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Les troubadours de toujours

Paris
Abbaye de Royaumont
07/07/2002 -  
Musiques médiévales, la musique des troubadours
Asa Junesjo (mezzo), Bertrand Lemonnier (baryton), Julien Ferrando (ténor),
Ensemble Fidelis amoris : Brice Duisit (ténor), Raphaël Boulay (ténor), Olivier Marcaud (ténor)
Jérôme Crunelle, Géraldine Roux, Evelyne Moser (vièles)
Domitille Vigneron, Evelyne Moser (chant et vièle)


Courtoisement je veux commencer
un vers s’il est quelqu’un pour l’écouter maintenant ;
et puisque je l’ai vivement pris à cœur,
je verrai si je pourrai affiner,
car maintenant je veux épurer mon chant
et je vous parerai de maintes choses



Après un dimanche consacré aux premiers temps de la polyphonie (lire ici), la passionnante Saison musicale de Royaumont nous proposait de sortir de l’église et d’aller, par l’imagination, sur la place du village, écouter les troubadours. En langue d’oc, ils chantèrent l’amour courtois le matin (Dirai vos d’amor...) et la vie des saints l’après midi (Dirai vos, vera raizon...) qui nous plongent dans l’Europe des Xe-XIIe siècles. L’Ensemble Fidelis amoris est constitué de trois chanteurs exceptionnels capables de redonner toute leur vie à ces poèmes qui contribuèrent à l’expansion du christianisme en Occident, entre la voix théâtrale et le timbre sombre d’Olivier Marcaud, celle plus douce et contemplative de Raphaël Boulay, Brice Duisit se situant à l’équilibre des deux. Ce dernier dirigeait par ailleurs un atelier accueillant de jeunes chanteurs curieux d’approfondir leur connaissance de ce répertoire. Après l’apprentissage des sonorités de la langue d’oc, les musiciens disposent d’une liberté créatrice plus grande que pour le répertoire classique du fait des sources lacunaires dont ils disposent : parfois seul le texte nous est parvenu, il faut alors s’inspirer de la musique d’autres chansons. Les indications mélodiques sont de toute façon sommaires et c’est au chanteur, inspiré par les mots, d’accentuer ici ou là, de varier l’intensité, etc. Tous sont à féliciter, spécialement Evelyne Moser, déjà habituée du répertoire de cette époque, ainsi que la mezzo suédoise Asa Junesjo qui prendra sa magnifique voix d’opéra pour chanter ses cançon, un décalage aussi osé que fructueux, et qui nous donne envie de l’entendre dans un répertoire plus tardif !






Philippe Herlin

 

 

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