About us / Contact

The Classical Music Network

Antwerp

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Dans le souffle de Norma

Antwerp
Opera Vlaanderen
01/26/2025 -  
Vincenzo Bellini : Norma
Anna Princeva (Norma), Josy Santos (Adalgisa), Kyungho Kim (Pollione), Ante Jerkunica (Oroveso), Reisha Adams (Clotilde), Hugo Kampschreur (Flavio)
Koor Opera Ballet Vlaanderen, Jan Schweiger (chef de chœur), Symfonisch Orkest Opera Ballet Vlaanderen, Alejo Pérez (direction musicale)


A. Princeva (© Tania Bonnet)


La Sinfonia donne le ton : un souffle intense et inextinguible anime cette Norma (1831). Sous la direction d’Alejo Pérez, l’orchestre livre une exécution opulente de l’opéra de Bellini. Les musiciens s’illustrent par leur cohésion et leur discipline, en particulier dans les pupitres de bois, la fermeté et la rigueur n’excluant ni l’élégance, ni la finesse, bien que cette solide interprétation dégage une impression de densité et de puissance plutôt que de raffinement et de transparence. Remarquablement préparés par Jan Schweiger, les choristes répondent à l’appel avec la même tenue, la même véhémence.


L’Opéra des Flandres a réuni une distribution à la hauteur. Malgré le statisme de cette version de concert, les chanteurs interagissent, sur le plan vocal, avec harmonie et naturel, en phase avec la conception du chef, la tension et l’expressivité prenant le dessus sur la délicatesse et la subtilité. Sur ce dernier point, Josy Santos, mezzo‑soprano brésilienne à la voix riche et gracieuse, demeurera tout au long de ce concert l’interprète qui se rapproche le plus de l’idéal. Son Adalgisa se démarque par sa rigueur stylistique et sa maîtrise technique, admirablement mis au service d’une incarnation juste et sensible.


Kyungho Kim possède un métier infaillible, mais son interprétation de Pollione parait un peu trop vaillante et univoque, se démarquant surtout par la projection et l’ampleur de la voix. Le ténor n’en est pas moins un excellent musicien, capable de nuance, du moins de retenue. La voix profonde, ténébreuse, même, d’Ante Jerkunica impressionne de nouveau. Son Oroveso ne quitte guère le registre monolithique dans lequel la basse croate l’inscrit, mais l’incarnation parvient sans peine à convaincre.


Anna Princeva affiche beaucoup de tempérament dramatique en Norma, si bien qu’il serait intéressant de retrouver cette soprano russo‑italienne dans une de ces mises en scène engagées que l’Opéra des Flandres a l’habitude de monter. Cette interprète ne laisse pas indifférent, et certains pourraient remettre en question l’adéquation entre ce rôle exigeant et cette voix corsée. Elle a aussi tendance à évoluer un peu trop souvent dans le haut du registre, mais le medium ne manque pas de consistance, si bien que nous aurions souhaité l’entendre un peu plus. La chanteuse, qui a les moyens de produire des sons assez fins, délivre en tout cas un « Casta Diva » suffisamment éthéré. Quant à Reisha Adams et Hugo Kampschreur, ils complètent soigneusement la distribution en Clotilde et Flavio.



Sébastien Foucart

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com