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Voix sublimes

Gstaad
Eglise de Saanen
12/28/2024 -  
Serge Rachmaninov : Etudes-Tableaux, opus 33 : 5. Non allegro. Presto (« Tempête de neige »)
Giacomo Puccini : Manon Lescaut : « Intermezzo » (transcription Chaslin)
Giuseppe Verdi : Macbeth : « La luce langue » – Luisa Miller : « Quando le sere al placido »
Vincenzo Bellini : Norma : « Va, crudele... Vieni in Roma »
Pietro Mascagni : Cavalleria rusticana : « Intermezzo » (transcription Chaslin), « O Lola ch’ai di latti la cammisa », « Voi lo sapete, o mamma » & « Tu qui, Santuzza?... ah! Lo vedi »
Johann Strauss II : Die Fledermaus : Ouverture (transcription Chaslin)
Franz Lehár : Zigeunerliebe : « Hör’ ich Zimbalklänge »  – Giuditta : « Freunde, das Leben ist lebenswert » – Die lustige Witwe : « Lippen schweigen »

Elīna Garanca (mezzo-soprano), Jonathan Tetelman (ténor), Frédéric Chaslin (piano)


J. Tetelman, E. Garanca (© Patricia Ditzi/GNYMF 2024-2025)


La dix-neuvième édition du Festival de musique de Nouvel An de Gstaad (« Gstaad New Year Music Festival », GNYMF) s’est ouverte le 27 décembre avec un concert de la soprano italienne qui monte, Rosa Feola. Depuis quelques années déjà, la manifestation – fondée par la pianiste Caroline Murat, laquelle en assure la direction artistique – fait la part belle à la voix, qui occupe désormais une place centrale. Sonya Yoncheva, Lise Davidsen, Freddie De Tommaso, André Schuen, Golda Schultz ou encore Marie Lys, pour ne citer que les noms les plus connus, font partie de l’affiche 2024‑2025. Les concerts se déroulent sous les voûtes boisées des magnifiques petites églises de la région de Gstaad, autant d’écrins intimistes idéaux pour admirer les musiciens de très près, un privilège.


Le lendemain du concert d’ouverture, ce sont deux stars de la scène lyrique internationale, la mezzo‑soprano Elīna Garanca et le ténor Jonathan Tetelman, qui étaient réunies pour un récital dans l’église de Saanen. La première partie de la soirée était placée sous le signe de l’opéra italien, avec Verdi et Bellini. Véritable feu d’artifice vocal, elle a atteint des sommets. Elīna Garanca a ouvert les festivités avec l’air « La luce langue » de Macbeth de Verdi. Timbre chaud et sensuel, graves corsés et plantureux, aigus atteints avec facilité, voix parfaitement contrôlée et homogène sur toute la tessiture, expressivité de chaque phrase, projection insolente, la chanteuse a d’emblée comblé toutes les attentes. Jonathan Tetelman n’a pas été en reste dans « Quando le sere al placido » extrait de Luisa Miller : son timbre solaire et généreux, ses aigus brillants et rayonnants lancés avec une aisance déconcertante, ses accents ardents et passionnés ainsi que son lyrisme débordant ont fait fondre le public (une gageure quand on sait que la température extérieure avoisinait – 10 degrés !). Seul (petit) bémol : le ténor a été quelque peu avare en nuances, se contentant du fortissimo. Le duo « Va, crudele... Vieni in Roma » tiré de Norma puis différentes scènes de Cavalleria rusticana ont donné lieu à des échanges ardents et enflammés, les deux chanteurs semblant habiter entièrement leur personnage. Le public a aussi été témoin de la belle complicité affichée par les deux interprètes, avec nombre de regards appuyés entre eux et quelques rudiments de jeu scénique particulièrement appréciés par les spectateurs.


Changement total d’atmosphère pour la seconde partie du récital, dévolue à l’opérette viennoise. Malheureusement, la fin de la soirée ne s’est pas hissée au niveau de la première partie, en raison surtout de l’allemand souvent incompréhensible de Jonathan Tetelman, qui, de surcroît, a interprété le « Freunde, das Leben ist lebenswert » de Giuditta (Lehár) comme s’il s’agissait d’un opéra italien. Il faut dire que l’Ouverture de La Chauve‑Souris au piano par Frédéric Chaslin (dans un arrangement de son propre cru), qui manquait singulièrement de légèreté et de finesse, n’a pas aidé à amorcer cette partie du programme dans les meilleures conditions. L’inévitable « Brindisi » (La Traviata) donné en bis, avec les spectateurs tapant frénétiquement des mains, a heureusement remis les pendules à l’heure, pour la plus grande joie du public. Une soirée mémorable pour sa première partie, portée par des voix sublimes. Le Festival de musique de Nouvel An de Gstaad se poursuit jusqu’au 11 janvier 2025.


Le site du Festival de musique de Nouvel An de Gstaad



Claudio Poloni

 

 

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