About us / Contact

The Classical Music Network

Vienna

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Coup de séduction

Vienna
Musikverein
12/15/2024 -  et 13, 14 (Wien) 17 (Hamburg), 18 (Köln), 19 (Essen) décembre 2024
Gustav Mahler : Symphonie n° 6
Wiener Philharmoniker, Klaus Mäkelä (direction)


K. Mäkelä (© Mathias Benguigui)


Le bras ne tremblait pas. Pour sa première rencontre avec l’Orchestre philharmonique de Vienne, l’assurance ne faisait pas défaut à Klaus Mäkelä. Battue claire, incisive quand il le faut, le jeune chef finlandais, que l’on ne présente désormais plus, sait faire sonner l’orchestre, en particulier de somptueux pupitres de cuivres, obtenant un son d’une densité et d’une brillance inhabituelles pour une formation traditionnellement associée à des texture plus aériennes – c’est un peu Chicago à Vienne.


Mäkelä fourmille visiblement d’idées interprétatives flamboyantes, prenant parfois le risque de transformer la partition en une succession de séquences héroïques, frôlant ainsi la bande sonore hollywoodienne dans le premier mouvement, Tchaïkovski dans le dernier – sans jamais toutefois tomber dans le mauvais goût, son sens inné du geste esthétique le guidant à coup sûr, mais nous laissant toutefois un peu à court dans le registre de la dérision ou de l’extravagance sonore. Le Scherzo, positionné en troisième position, est peut‑être le moment le plus authentiquement mahlérien, consolidé par une gestion judicieuse de tempi rapides, et insufflant une saine dose de distanciation ironique.


Il est assurément remarquable de constater la capacité extraordinaire de séduction d’un Klaus Mäkelä, apte à susciter l’adhésion d’un public enthousiaste, tout autant que celle des musiciens de l’Orchestre philharmonique de Vienne, dont il obtient beaucoup, les emmenant vers des esthétiques nouvelles loin des héritages traditionnels, sans pour autant parvenir à les pousser dans leurs retranchements – ce qui aurait sûrement transformé une prestation intrigante en une expérience véritablement passionnante. On ressort de ce concert du dimanche matin ébloui mais perplexe, avec la sensation d’avoir peut‑être plus appris sur Klaus Mäkelä que sur Gustav Mahler.



Dimitri Finker

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com