|
Back
Pleyel, dernière Paris
Salle Pleyel
06/26/2002 -
Arthur Oldham : Le Testament de Villon
Marcel Landowski : Concerto pour violon, Symphonie n° 1
Hanna Schaer (mezzo-soprano), Mark Tevis (ténor), David Wilson-Johnson (basse)
Patrice Fontanarosa (violon)
Chœur et Orchestre de Paris, Arthur Oldham et Serge Baudo (direction)
Rajouté in extremis à la saison de l’orchestre, ce concert d’hommage à Marcel Landowski (1915-1999) était également le dernier d’Arthur Oldham à la tête du Chœur et le dernier de l’Orchestre dans la Salle Pleyel, une page se tourne donc avant de découvrir le trio qui succédera au chef anglais (Laurence Equilbey, Didier Bouture et Geoffroy Jourdain) et le nouveau lieu de résidence de la formation parisienne, le Théâtre Mogador. Nommé en 1976 par Daniel Barenboim, le londonien Arthur Oldham a su créer et développer une formation chorale - uniquement constituée d’amateurs bénévoles - à la mesure de l’orchestre et dont la qualité est reconnue par tous. Un travail formidable de 27 années qui sera officiellement récompensé à l’issue du concert par les insignes de commandeur des Arts et lettres remis par le nouveau ministre de la culture, Jean-Jacques Aillagon. Egalement compositeur, il dirige pour cette soirée d’adieu son Testament de Villon (1997), un hommage au poète français à la grammaire classique mais au vocabulaire plus original et à l’écriture alerte et inventive ; un petit moment de bonheur et de fraîcheur que les solistes (dominés par une excellente Hanna Schaer), l’orchestre et, bien sûr, le chœur prennent plaisir à jouer, tout comme le public à l’écouter si l’on en juge par l’ovation qu’il lui réserve. On est moins convaincu par les deux pièces un peu poussives et laborieuses de Marcel Landowski (entre les crescendos appuyés et les effets faciles, ne pourrait-on pas tracer une ligne qui passerait par Meyerbeer, Landowski et le Fénélon de Salammbô ?), mais c’est le réorganisateur de la musique en France qui est fêté ce soir et dont le directeur général de l’Orchestre de Paris, Georges-François Hirsch, rappelle justement, avant le concert, que tous les acteurs de la vie musicale lui «doivent une partie d’eux-mêmes». Des qualités d’organisation qui manquent assurément à la directrice de la Salle Pleyel qui a fait distribuer des papiers au public expliquant que les travaux étaient prévus dès 1998 mais que «pour être agréable à certains (sic), nous avons accepté de maintenir les différentes activités en place jusqu’à la fin de cette saison scolaire (re-sic)», alors qu’il ne s’agissait que de respecter les contrats en vigueur ! Rendez vous donc à Mogador dès le 18 septembre et gardons dans un coin de notre mémoire le sourire d’Arthur Oldham !
Philippe Herlin
|
