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Caustique !

Paris
Théâtre du Châtelet
06/20/2002 -  et 23, 25 juin 2002
Richard Strauss : Ariane à Naxos, opus 60
Katharine Goeldner (Le Compositeur), Laura Aikin (Zerbinetta), Christine Brewer (Ariane), Jon Villars (Bacchus), Stéphane Degout (Harlequin), Robert Bork (Un Maître de musique), Paul Gay (Un Laquais), Anne Sophie Duprels (Najade), Daniela Denschlag), Virginie Pochon (Echo), François Piolino (Scaramuccio), Nicolas Courjal (Triffaldin), Michael Howard (Un Maître à danser/Brighella)
Orchestre de l’Opéra National de Lyon, Ivan Fisher (direction)
Günter Krämer (mise en scène)


Le Festival des régions - consistant à inviter chaque saison un théâtre lyrique de province à présenter son savoir faire - fut une excellentes idée qu’apporta Jean-pierre Brossmann lors de sa nomination en 1999 à la tête du Théâtre du Châtelet. C’est la maison qu’il dirigeait précédemment, l’Opéra National de Lyon, qui pose cette fois ses valises pour donner Ariane à Naxos (20, 23 et 25 juin) et Lucie de Lammermoor (21, 24, 27, 30 juin). Créée en février à Lyon, cette Ariane portée par une équipe soudée et homogène remporte un triomphe mérité devant le public parisien, la poésie et le raffinement parfois un peu compassés attachés à cet opéra laissant place à un théâtre jubilatoire et plein de vie. Pour sa deuxième mise en scène à Paris (après Clara de Hans Gefors à l’Opéra comique en 1998), Günter Krämer donne une lecture inventive et caustique de l’œuvre de Richard Strauss et Hugo von Hofmannsthal (version 1916) : pour le Prologue, l’orchestre prend place sur la scène et devient acteur (le Compositeur s’empare de la partition sous le nez du chef qui, plus tard, lui donnera du papier à musique...), tandis que pour la seconde partie, «l’Opéra», il redescend bien sûr dans la fosse. Sur l’Ile déserte le contraste est poussé jusqu’à la caricature entre la comédie de la vie et le chagrin d’amour : les conquêtes de Zerbinetta apparaissent en ombres chinoises dansantes, les joyeux drilles de la troupe de comici dell’arte, improbable croisement entre Drag Queen et personnages de Tex Avery, sont filmés en direct et projetés sur tout le fond de scène, tandis qu’Ariane chante engoncée dans un grand manteau noir. Moins inspiré par le duo d’amour entre Ariane et Bacchus, le metteur en scène laisse tomber des flocons de neige pendant un peu longtemps, mais au final, la réussite est incontestable. Formidable actrice, Laura Aikin déploie un rare talent vocal dans le difficile rôle de Zerbinetta et domine une distribution homogène et de qualité dont on pourrait seulement reprocher, tout comme à l’orchestre, un certain manque de raffinement «viennois», mais ce n’était vraiment pas d’actualité ce soir !



Le site de l’Opéra de Lyon




Philippe Herlin

 

 

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