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Saucisson

Paris
Salle Pleyel
06/14/2002 -  
Josef Haydn : Symphonie n° 100 « Militaire »
Johannes Brahms : Rhapsodie pour contralto, op. 53
Kurt Weill : Berliner Requiem

Yvonne Naef (contralto), Endrik Wottrich (ténor), Thomas Mohr (baryton), Chœur de Radio France, Philip White (chef de chœur)
Orchestre philharmonique de Radio France, Christopher Hogwood (direction)


Trois jours après une première soirée stimulante avec l’Orchestre philharmonique de Radio France (voir ici), Christopher Hogwood présentait un programme, à nouveau court mais intéressant, construit à l’image de ceux du XIXème siècle, qui prenaient plus de liberté avec la continuité des œuvres. Pourquoi ne pas procéder ainsi avec une symphonie de Haydn, dont les deux premiers mouvements sont donnés en début de concert, les deux derniers étant conservés pour la fin. Ce qui surprend et s’explique difficilement, c’est l’interruption de sa Centième symphonie (Militaire) à deux partitions d’esthétiques et d’époques très différentes, formant un ensemble à la logique pour le moins incertaine.


Ceci étant, cette symphonie bénéficie d’une interprétation toujours vigoureuse et bien enlevée, notamment dans le menuet, particulièrement vif (et donné avec toutes ses reprises) et dans le presto final, très théâtral, dont la finesse se perd parfois malheureusement dans les incertitudes acoustiques de Pleyel. Rendez-vous après les travaux ?


Entre temps, Yvonne Naef chante avec sagesse une Rhapsodie pour contralto, chœur d’hommes et orchestre de Brahms plus objective que passionnée, ce qui ne surprendra pas de la part de Hogwood. Cette objectivité est particulièrement bienvenue dans le Berliner Requiem de Weill, où les solistes Endrik Wottrich et Thomas Mohr permettent, grâce à une diction irréprochable, d’apprécier les textes de Brecht. Comme un autre « baroqueux », Philippe Herreweghe, Hogwood est à son aise dans ce Requiem laïc et politique, concis, presque toujours sombre, plus déclamatoire que chanté.


Concert diffusé sur France Musiques le mercredi 19 juin à 20 heures.




Simon Corley

 

 

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