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P. Järvi convainc à nouveau dans Mahler Paris
Théâtre des Champs-Elysées
06/13/2002 -
Gustav Mahler : Symphonie n° 3
Ewa Podles (mezzo), Chœur et maîtrise de Radio France, Norbert Balatsch (chef de chœur)
Orchestre national de France, Paavo Järvi (direction)
Foule sur scène (plus de cent musiciens, ainsi que la Maîtrise et les éléments féminins du Chœur de Radio-France) et dans la salle pour un double événement. En effet, ne serait-ce que par sa durée exceptionnelle - plus de quatre-vingt-dix minutes, un record jusqu’à l’apparition de la Symphonie Gothique de Havergal Brian - l’interprétation de la Troisième symphonie de Gustav Mahler constitue l’un des moments forts d’une saison musicale. En même temps, le retour de Paavo Järvi à la tête de l’Orchestre national, après une passionnante Neuvième voici tout juste deux ans (voir ici)et une Quatrième fort remarquée avec l’Orchestre de Philadelphie(voir ici), était attendu avec une certaine impatience.
Le résultat, comme en témoigne l’accueil du public, aura été à la hauteur des espérances. Optant pour des tempi assez allants (soit une durée totale de 96 minutes), le chef estonien privilégie, comme à son habitude, une approche tout sauf décorative, toujours contrôlée, rigoureuse, précise et analytique, très respectueuse de l’équilibre entre les pupitres, en même temps que contrastée, tendue, tranchante et animée par une inépuisable énergie. Jamais d’alanguissement ni de désordre dans cette démonstration de direction d’orchestre qui sait néanmoins faire preuve de passion, de lyrisme contenu et d’expressivité, notamment dans le fameux mouvement lent final.
Ce triomphe doit également beaucoup à un Orchestre national des grands soirs - magnifique trombone solo - qui prend manifestement plaisir à travailler avec un tel chef. Inutile de dire que son retour annoncé, dans exactement un an - pour la Quatrième de Bruckner - promet déjà.
Simon Corley
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