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Septembre automnal

Normandie
Mortrée (Eglise Saint-Pierre)
09/07/2024 -  
Carl Maria von Weber : Trio pour clarinette, violoncelle et piano, opus 63, J. 259
Max Bruch : Huit Pièces pour clarinette, violoncelle et piano, opus 83 : 1. « Andante », 2. « Allegro con moto » et 6. « Nachtgesang: Andante con moto »
Johannes Brahms : Trio pour clarinette, violoncelle et piano, opus 114

Raphaël Sévère (clarinette), Aurélien Pascal (violoncelle), Jean‑Baptiste Doulcet (piano)




L’intitulé de Septembre musical de l’Orne a tout d’une contre-programmation : le moment, d’abord, à savoir après la rentrée scolaire, alors que l’ambiance festivalière commence sérieusement à s’étioler ; le lieu, ensuite, car on ne peut dire que le département soit le plus gâté en termes d’offre culturelle, notamment en comparaison des zones plus proches des côtes de la région Normandie. Mais qu’à cela ne tienne, le festival en est à sa quarante-deuxième édition, du 6 au 29 septembre, en dix‑neuf concerts présentant dans les villes et campagnes des affiches de grande qualité : Julien Chauvin et son Concert de la Loge, Henri Demarquette, François Dumont, Vincent Dumestre et son Poème harmonique, François Lazarevitch et ses Musiciens de Saint-Julien, Denis Raisin Dadre et son ensemble Doulce Mémoire, Vincent Warnier, le Quatuor Elmire, l’Orchestre national des Pays de la Loire, les Chœurs Régional Vittoria d’Ile‑de‑France et de l’Armée française... Le président fondateur, Philippe Toussaint, et les conseillers artistiques, Henri Demarquette et Jean‑Pierre Wallez, veillent également à ce que les festivaliers puissent élargir leur horizon avec trois conférences de Michaël Andrieu, un circuit dans le parc naturel régional Normandie-Maine, une exposition d’instruments de musique et une visite guidée du centre ancien de Longny‑au‑Perche.


Le succès est au rendez‑vous, si l’on en juge par l’affluence ce samedi soir en l’église néoclassique Saint‑Pierre (XIXe siècle) de Mortrée (1 100 habitants), entre Alençon et Argentan, non loin des flèches gothiques de la cathédrale de Sées, pour un concert tout simplement intitulé « Trio romantique ». On eût même pu préciser « romantique allemand », car si les œuvres s’étalaient sur près d’un siècle, l’unité géographique et stylistique était en revanche manifeste. Et le remplacement d’Aurélien Pontier, qu’une toute récente blessure à la main va tenir éloigné de la scène durant quelques mois, par Jean‑Baptiste Doulcet (né en 1992), ne changeait rien à l’affaire : avec Raphaël Sévère (né en 1994) et Aurélien Pascal (né en 1994), on tenait là une belle association de jeunes talents français.



R. Sévère (© Sylvain Picart)


Cela dit, le répertoire pour clarinette, violoncelle et piano n’abonde pas, mais les adaptations ne sont pas interdites, à l’image du Trio en sol mineur (1818) de Weber, habituellement destiné à la flûte – mais le compositeur a par ailleurs écrit d’admirables œuvres originales pour la clarinette. Dans une acoustique très sonore qui préserve toutefois l’équilibre entre les musiciens, ceux‑ci rendent justice aussi bien au presque schubertien Allegro moderato initial, avec une parfaite élégance qui ne réfrène ensuite ni la verdeur et la truculence de l’Allegro vivace, ni le lyrisme de l’Andante espressivo, ni l’élan juvénile de l’Allegro final, déjà dans la veine du Freischütz.


De même, dans les Huit Pièces opus 83 (1910) de Bruch, c’est à l’alto qu’est généralement confiée la partie jouée ici au violoncelle. Mais l’important est d’y valoriser cette expression tendre, pudique et automnale, comme le font les artistes dans les trois pièces qu’ils ont sélectionnées, dont le merveilleux « Nocturne » pour conclure. Univers très proche de celui de Brahms, dont le Trio pour clarinette, violoncelle et piano (1891) a cependant une toute autre dimension, magnifiquement servi par une interprétation cultivant les demi‑teintes, la sérénité, la douceur, la souplesse, la rondeur et la grâce frémissante des trois premiers mouvements avant de s’élancer dans un Allegro final conquérant.


Comme il n’y a décidément pas beaucoup de répertoire pour ces trois instruments, Jean‑Baptiste Doulcet a eu l’idée d’arranger un duo de Mendelssohn, « Chant d’automne » (1844). De fait, non seulement Bruch et Brahms semblaient déjà annoncer l’automne, mais celui‑ci, dans la fraîcheur et l’humidité de cette soirée de septembre, semble déjà arrivé...


Le site du Septembre musical de l’Orne
Le site de Raphaël Sévère
Le site d’Aurélien Pascal
Le site de Jean‑Baptiste Doulcet



Simon Corley

 

 

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