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Vrai ou faux?

Paris
Maison de Radio France
06/11/2002 -  
Arthur Honegger : Suite d’après Jean Sébastien Bach
Carl Philip Emanuel Bach : Concerto pour violoncelle, W. 172
Francis Poulenc/Lennox Berkeley : Sonate pour flûte (orchestration)
Wolfgang Amadeus Mozart/John Harbison : Fantaisie K. 608 (orchestration)

Steven Isserlis (violoncelle), Emmanuel Pahud (flûte), Orchestre philharmonique de Radio France, Christopher Hogwood (direction)


Dans une série de concerts qui rencontre un succès public toujours remarquable, l’Orchestre philharmonique de Radio France poursuit, sous la direction de Christopher Hogwood, une confrontation entre classicisme et néo-classicisme. Le programme, une fois de plus captivant, tourne autour de la transcription, de l’adaptation et de l’orchestration, ne cessant de renouveler la question de savoir où se situe la vérité…


Regroupant cinq extraits du ballet Les Noces d’Amour et de Psyché (1928), la très rare Suite d’après Jean Sébastien Bach (1933) d’Arthur Honegger instrumente pour une petite formation (bois par deux, quatre cors, trois trompettes, harpe, célesta, cordes) cinq extraits des Suites anglaises et des Suites françaises du cantor de Leipzig. Nul souci d’élaborer un habile A la manière de…, mais plutôt un esprit qui se situerait entre Les Oiseaux de Respighi, Pulcinella de Stravinski ou le Ricercar de Bach/Webern, à savoir une réinterprétation du texte original par une grande liberté dans l’emploi des timbres (saxophone, trompettes avec sourdine, harpe, célesta).


Schönberg avait adapté pour violoncelle un Concerto pour clavier de Monn. Dans son Concerto pour violoncelle en la majeur (W. 172), Carl Philip Emanuel Bach procède à l’opération inverse : conçue originellement pour clavier, mais immédiatement publiée par l’auteur dans des versions pour violoncelle ou pour flûte, cette œuvre culmine dans un largo, mesto central présentant une longue mélodie d’une expressivité préromantique. Le violoncelliste Steven Isserlis, stylé à défaut d’être spectaculaire, rend justice au langage si caractéristique et attachant de ce fils de Bach, classicisme interrompu par de brusques changements de ton.


A la demande de James Galway, le compositeur britannique Lennox Berkeley (1903-1989) a relevé le défi consistant à orchestrer la Sonate pour flûte et piano de Poulenc. Réalisée en 1977 pour une formation restreinte (flûte, autres bois par deux, deux cors et timbales), cette orchestration se veut fidèle au style de Poulenc. Elle y parvient notamment dans le presto grazioso final, qui restitue avec talent le brio et la verve de la partition. Emmanuel Pahud, par son aisance, son infaillibilité et sa puissance, emporte la conviction, servant en bis un Syrinx de Debussy particulièrement romantique.


Pour la même formation, hormis les timbales, le compositeur américain John Harbison a orchestré en 1991 la Fantaisie pour orgue mécanique en fa mineur (K. 608) de Mozart. Les modulations inattendues de cette partition tardive (1791) avaient déjà intéressé Busoni, qui en effectua une transcription pour deux pianos (1922). Harbison, comme Berkeley à l’égard de Poulenc, mais à la différence de Honegger à l’égard de Bach, tente de rester fidèle à l’esthétique de Mozart, sans peut-être parvenir toutefois à justifier ce qu’apporte une telle orchestration.


Concert diffusé sur France Musiques le lundi 17 juin à 20 heures.




Simon Corley

 

 

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