About us / Contact

The Classical Music Network

Cahors

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Joyeux célibat

Cahors
Gramat (Salle de l’Horloge)
08/06/2024 -  et 4 avril 2025 (Brunoy)
Maurice Yvain : Le Jeu de massacre
Louis Beydts : Les Boules de neige
Ward Swingle : Ni trop tôt, ni trop tard
Joseph Kosma : Chasse à l’enfant – A la belle étoile – Déjeuner du matin
Alain Goraguer : Le Petit Commerce – Ne vous mariez pas les filles !
Boris Vian : La Dernière Valse
Serge Gainsbourg : Quand j’aurai du vent dans mon crâne – Indifférente – Ce grand méchant vous
André & Didier Mauprey : En m’en foutant
Hanns Eisler : Mon oncle a tout repeint
Kurt Weill : Nannas Lied
Michel Legrand : Les enfants qui pleurent
Bruno Coquatrix : Musique ! Musique !
Ange Calabrèse : Tyrolienne haineuse
Georges Delerue : La vie s’envole
Henri Crolla : Sanguine
Leonardo Montana : Le Cheval rouge
Wal-Berg : Embrasse-moi
Jean Tranchant : La Complainte de Kesoubah
Marc Berthomieu : La Chose (Les Ratés de la bagatelle)

Eric Perez, Eric Vignau (chant)
Jean-Marc Padovani (saxophones), Thierry Gonzalez (clavier)
Olivier Desbordes (mise en scène)




« Y’a d’la joie en chansons » fête ses trois ans : la compagnie Opéra Eclaté a concocté une programmation qui, du 6 au 10 août, va de Piaf, avec Ann Peko et Roger Pouly, à un « dîner spectacle » de chansons humoristiques, en passant par l’auteure-compositrice-interprète Joce Ballerat mais aussi par les « chansons de femmes » d’Yvette Guilbert à Jeanne Moreau, avec Anne Barbier.


Mise en scène par le directeur artistique, Olivier Desbordes, la soirée inaugurale, « Ne vous mariez pas les filles ! » associe deux des piliers de la compagnie, Eric Perez et Eric Vignau, alias Eric&ric, autour des chansons de Boris Vian – dont bien sûr, in fine, celle qui donne son titre au spectacle – mais pas que, tant s’en faut, puisque Kosma ou Gainsbourg, pour ne citer qu’eux, y ont également la part belle. L’humeur n’est pas toujours joyeuse, c’est le moins qu’on puisse dire, dans ce florilège de chansons réalistes, cruelles, noires, voire tragiques, des années 1930 aux années 1960 : guerre, haine, misère, enfance maltraitée – et les filles, qu’elles se marient ou non, n’y ont pas un sort très enviable. En 2010, les mêmes avaient d’ailleurs intitulé « Jeu de massacre » un programme où l’on retrouvait déjà pas mal de ces vingt‑quatre numéros. Mais se pourrait‑il donc que ce monde pas joli du tout soit encore le nôtre ? L’humour, la satire, la fantaisie et le burlesque viennent quand même régulièrement alléger l’atmosphère. Et puis sans doute mieux encore que l’humour, il y a la musique elle‑même : « chaque note évoque la vie » comme l’assure Musique ! Musique ! de Bruno Coquatrix.



E. Perez, E. Vignau (© Nelly Blaya)


Une heure et quart durant, l’affiche associe ce qui se fait de mieux en la matière. Parmi les compositeurs, outre ceux déjà cités, Beydts, Delerue, Eisler, Legrand, Weill et Yvain ; parmi les paroliers, Bertolt Brecht, Pierre Dac, Paul Fort, Eddy Marnay, Jean Nohain, Jacques Prévert et Serge Rezvani. Et nul n’a oublié ces interprètes, femmes (Michèle Arnaud, Marlene Dietrich, Juliette Gréco, Jeanne Moreau, Marianne Oswald, Patachou) ou hommes (Bourvil, Yves Montand, Claude Nougaro, Serge Reggiani, Les Quatre Barbus) qui ont donné vie à tous ces bijoux, ces perles, ces diamants.


En solo ou en duo, sous l’œil d’un homard placide, Perez et Vignau, avec quelques accessoires, perruques et chacun sa table de maquillage, en sont les dignes et charismatiques successeurs, choyant amoureusement le moindre mot : au premier, plus volontiers, le ton sarcastique et grinçant ; au second un tempérament poétique et mélancolique. La java ne s’en va pas, mais le jazz est là, en particulier avec les saxophones tour à tour volubiles et bluesy de Jean‑Marc Padovani, que la sonorisation, de même que le clavier un peu chétif de Thierry Gonzalez, ne met hélas pas toujours suffisamment bien en valeur. Alors la joie viendra peut‑être plus tard, mais la passion, le talent et l’esprit sont déjà là.


Le site du festival Y’a de la Joie en chansons



Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com