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Pépites de la Belle Epoque

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
06/26/2024 -  
Claude Debussy : Suite bergamasque : 3. « Clair de lune » (orchestration André Caplet) – Deux Danses
Jules Massenet : Expressions lyriques : 1. « Dialogue », 2. « Les Nuages », 4. « Battements d’ailes », 7. « Nocturne » & 8. « Nocturne » – La Vierge : 10. « Le Dernier Sommeil de la Vierge »
Fernand de La Tombelle : Orientale
Mel Bonis : Suite en forme de valses : 4. « Danse sacrée », opus 38
Théodore Dubois : Fantasietta
Camille Saint-Saëns : Mélodies persanes, opus 26 : 1. « La Brise », 2. « La Splendeur vide », 5. « Au cimetière » & 3. « La Solitaire » – Nuit persane, opus 26b : « Prélude » et « Interlude »

Marie-Nicole Lemieux (contralto), Mélanie Laurent (harpe)
Orchestre de chambre de Paris, Fabien Gabel (direction)


F. Gabel (© Stéphane Bourgeois)


Ce « gala Belle Epoque » organisé par le Palazzetto Bru Zane offrait un florilège de partitions françaises peu connues, pas toujours mémorables, mais témoignant toujours de cette finesse de trait et de couleur caractéristiques de la fin de siècle. La « Danse sacrée » de Mel Bonis reste scolaire, l’Orientale de Fernand de La Tombelle est d’un exotisme charmant, la pimpante Fantasietta de Théodore Dubois, concerto grosso qui ne dit pas son nom, pourrait contribuer à réhabiliter celui dont on a fait une icône de la platitude académique.


Le « Clair de lune » de Debussy, ses Danses sacrée et profane, interprétées par la jeune et merveilleuse Mélanie Laurent, le sensuel « Dernier Sommeil de la Vierge » de Massenet, sont d’une autre eau. Fabien Gabel, que l’on suit de près depuis longtemps, dirige ici avec autant d’élégance que de subtilité, soulignant les raffinements délicats des combinaisons de timbre. Lui que l’on a entendu flamboyant dans Strauss ou Schmitt, se fait ici intimiste, avec des souplesses d’elfe, notamment pour un « Clair de lune » aux courbes délicates et aux teintes vaporeuses. L’Orchestre de chambre de Paris, dont on devrait parler davantage, confirme la haute qualité de ses pupitres, qui rehausse la Fantasietta.


Marie-Nicole Lemieux, dont la pollution parisienne – elle le dit elle‑même – éprouve les cordes vocales, ne donne pas toute sa mesure dans cinq des dix Expressions lyriques de Massenet, peinant à souder ses registres. C’est une de ses dernières partitions, d’un charme automnal, destinée à sa jeune égérie Lucy Arbell. Un an avant le Pierrot lunaire de Schoenberg, il y mêle de façon très novatrice le chant et la déclamation, alors qu’il parsème l’œuvre de réminiscences. La Canadienne est plus à l’aise dans quatre des six Mélodies persanes de Saint‑Saëns, « La Splendeur vide » et « Au cimetière » en particulier, superbement phrasés – « La Solitaire », très théâtralisée, est moins bien soutenue, certes assez redoutable pour le grave. On leur a associé le « Prélude » et l’« Interlude », confiés à l’orchestre seul, de Nuit persane, postérieure de vingt ans.


En bis, Mélanie Laurent avait offert un poétique Pastels du vieux Japon de Marcel Tournier. Marie‑Nicole Lemieux, elle, donne une pétulante « Villanelle » des Nuits d’été de Berlioz, point final d’un concert commencé sur une note moins légère : en hommage à la regrettée Jodie Devos, emportée par la maladie à 35 ans, Marie‑Nicole Lemieux chante le « Urlicht » de la Symphonie « Résurrection » de Mahler, Fabien Gabel dirige la Pavane de Fauré.



Didier van Moere

 

 

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