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Entre de bonnes mains

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
06/14/2024 -  
Antonín Dvorák : Othello, opus 93 – Symphonie n° 6, opus 60
Wolfgang Amadeus Mozart : Concerto pour piano n° 20, K. 466

Beatrice Rana (piano)
Belgian National Orchestra, Michael Schønwandt (direction)


B. Rana (© Simon Fowler)


Michael Schønwandt ? La garantie d’un concert réussi. En voici encore la preuve, cette fois à la tête du Belgian National Orchestra dont il porte le titre de chef invité permanent, avec Roberto González‑Monjas et le précédent directeur musical, Hugh Wolff.


Le programme comporte un choix de deux œuvres de Dvorák qui ne comptent pas parmi les plus souvent jouées. Othello (1892), tout d’abord, troisième ouverture de concert d’un triptyque, “Nature, vie et amour”, constitué, en plus de celle‑ci, de De la nature et de Carnaval – nous aurions bien aimés les entendre aussi. Dans une exécution construite avec cohérence et maîtrise, le chef restitue, grâce à un orchestre à son très bon niveau de jeu habituel, la dimension fortement évocatrice et expressive de cette admirable partition. La conclusion, formidable, nous impressionne plus particulièrement par la tenue et la virtuosité des différents pupitres, en particulier ceux des cordes.


La Sixième Symphonie (1880), ensuite, dans une exécution ferme et svelte. L’orchestre adopte un ton et des couleurs, de nature pastorale, qui évoquent assez souvent Brahms, ce qui n’est pas un contresens dans cette œuvre. L’interprétation affiche les mêmes qualités de construction et de mise en valeur des motifs que dans l’ouverture de concert. Le mérite en revient, en partie, à l’excellente performance des bois.


Le Vingtième Concerto pour piano (1785) de Mozart occupe le reste du programme. Beatrice Rana l’aborde dans une approche préromantique, presque beethovénienne, celui du Troisième Concerto, mais sans incohérence esthétique. Cette interprétation dense et habitée convainc tout particulièrement par sa dramaturgie qui relève presque de l’opéra. Le jeu impressionne par sa maîtrise technique, remarquable dans les cadences, ce qui explique la clarté et la précision de cette exécution intense. Il captive aussi par la beauté de la sonorité, avec des effets splendides, notamment dans le troisième mouvement. Il en résulte une interprétation riche, mais limpide, évidente, même, avec de subtils effets d’ornementation, le soliste et le chef s’accordant manifestement sur la conception. L’accompagnement de qualité de l’orchestre, charpenté, mais transparent, contribue grandement à l’intérêt de cette prestation de haut vol. Le public se voit remercier par un bis, La Fileuse de Mendelssohn, qui donne l’impression de glisser presque comme sur du velours sous les doigts de cette excellente pianiste qui a tant à exprimer.


Le site de Beatrice Rana



Sébastien Foucart

 

 

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