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Beethoven et Brahms dégraissés

Bruxelles
Bozar, Salle Terarken
06/07/2024 -  et 15 juillet 2024 (Cuse-et-Adrisans)
Ludwig van Beethoven : Quatuor n° 7, opus 59 n° 1
Johannes Brahms : Quintette avec piano, opus 34

Cédric Tiberghien (piano), Quatuor Chiaroscuro : Alina Ibragimova, Charlotte Saluste-Bridoux (violon), Emilie Hörnlund (alto), Claire Thirion (violoncelle)


Le Quatuor Chiaroscuro (© Eva Vermandel)


La salle Terarken ? Un lieu aménagé dans un ancien parking du Bozar. Peu confortable, cet espace possède une acoustique qui convient probablement mieux au jazz et aux musiques du monde qu’à la musique de chambre. Vivement que soit enfin restaurée la grande salle du Conservatoire royal, aujourd’hui sordide. Elle aurait offert de plus plaisantes conditions d’écoute et une meilleure acoustique pour le Quatuor Chiaroscuro, si attaché à la sonorité. Et cette dernière attire tout de suite l’attention dans le Septième Quatuor (1806) de Beethoven, grâce à l’utilisation de cordes en boyau et d’archets d’époque, mais aussi à un mode jeu à l’articulation particulière et quasiment sans vibrato.


Cette sonorité dégraissée n’en demeure pas moins complexe. Les musiciennes, parmi lesquelles, au second violon, Charlotte Saluste-Bridoux remplace, pour ce concert, Pablo Hernán Benedí, développe un jeu sophistiqué, mais naturel, affirmé, mais subtil, sans trait trop appuyé ni ostentatoire. Les échanges s’effectuent dans un très bon équilibre, malgré le jeu solide et la personnalité affirmée d’Alina Ibragimova, à la tenue d’archet admirable, mais pas toujours avec une précision impeccable. Ces petites imperfections dans la mise en place participent au caractère de cette interprétation, à la fois naturelle et recherchée. Les interprètes ne négligent pas l’expression, à l’instar d’un troisième mouvement touchant et habité, ni la construction – cet Allegro conclusif, fermement élaboré.


Cédric Tiberghien les rejoint en toute discrétion en seconde partie pour le Quintette avec piano (1862) de Brahms. Cette fois, tout le monde joue assis, alors que le quatuor se tenait debout dans le Quatuor de Beethoven, à l’exception évidemment de la violoncelliste, mais les caractéristiques du jeu et de la conception interprétative de cette formation restent identiques. L’approche déconcerte toutefois un peu plus dans cette seconde composition. Les interprètes bousculent un peu plus nos habitudes dans cette musique de la seconde moitié du dix‑neuvième siècle que dans celle de Beethoven. L’œuvre gagne ainsi en finesse et en transparence, mais elle n’en demeure pas moins charpentée et logique dans sa progression. Les interprètes privilégient de nouveau le sens du détail, la fermeté de l’articulation et la rigueur de la construction, pour un résultat vivant et vibrant, grâce à un dialogue soutenu entre les cinq musiciens. Le quatuor et le pianiste prennent congé du public sans lui accorder de pièce supplémentaire.


Le site du Quatuor Chiaroscuro



Sébastien Foucart

 

 

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