About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Autour de Pierre Wissmer

Paris
Salle Gaveau
05/28/2002 -  
Gioacchino Rossini : « La Pie voleuse » (ouverture)
Daniel-Lesur : Ricercare
Pierre Wissmer : Concerto pour piano n° 2
Jean-Jacques Werner : Concerto pour tuba In memoriam Pierre Wissmer
Ludwig van Beethoven : Symphonie n° 7, op. 92

Isabelle Oehmichen (piano), Bernard Liénard (tuba), Orchestre Léon Barzin, Jean-Jacques Werner (direction)


Cet hommage à Pierre Wissmer (1915-1992), compositeur français d’origine helvétique, élève de Roger-Ducasse et de Daniel-Lesur, débutait par une ouverture de La Pie voleuse un peu trop martiale pour que le faible effectif des cordes puisse se défendre face aux autres pupitres.


Les occasions d’entendre la musique de Daniel-Lesur, l’un des fondateurs, en 1936, du groupe « Jeune France » avec Messiaen, Jolivet et Baudrier, doivent être appréciées à l’aune de leur rareté. On se sent d’autant plus fondé à s’interroger sur un tel oubli à l’audition de son Ricercare (1939), brève méditation polyphonique à la Roussel, qui, à trois reprises, débouche sur un chaos, la troisième fois sous forme de conclusion abrupte.


Pierre Wissmer fait partie de ces rares compositeurs français ayant écrit neuf symphonies. Son Deuxième concerto pour piano (1947) obéit à la forme classique en trois mouvements, chacun comprenant une puissante cadence (celle du deuxième mouvement sert d’ailleurs de transition avec le mouvement final). D’un élan indéniablement sincère, il associe la clarté de Ravel, le sourire de Poulenc et l’énergie de Prokofiev. L’allegro deciso, assez développé, exige de la pianiste, Isabelle Oehmichen, un fort engagement physique. L’andante, de tonalité généralement plus lyrique et rêveuse, débouche sur un allegro vivace qui évoque une danse populaire. En bis, la soliste offre un Clair de lune extrait de la Suite bergamasque de Debussy, où le flou impressionniste l’emporte sur la netteté de la ligne.


Jean-Jacques Werner (né en 1935), élève de Pierre Wissmer, de Daniel-Lesur et du chef américain d’origine belge Léon Barzin (1900-1999), a d’abord écrit son Concerto pour tuba pour un accompagnement d’orchestre d’harmonie (1995), avant d’en réaliser en 1996 une version pour un orchestre comprenant deux flûtes, deux clarinettes, basson, harpe, percussion et cordes. Ici, la forme en trois mouvements n’observe pas le déroulement traditionnel vif/lent/vif, chacun des mouvements portant un titre qui illustre des climats bien différenciés. Souvenirs consiste ainsi en une série de variations sur BACH, qui rend justice au caractère chantant de l’instrument soliste. Fulgurances met en valeur l’agilité et l’ironie du tuba, où Bernard Liénard force l’admiration. Enfin, dans Ténèbres solaires, le monologue du soliste, comportant une cadence, est brutalement interrompu par la conclusion de l’orchestre.


La Septième symphonie de Beethoven donnée en fin de concert aurait sans doute ravi Pierre Wissmer, qui avait suivi les cours de direction d’orchestre de Charles Münch à l’Ecole normale de musique. Car la direction de Jean-Jacques Werner, Alsacien comme Münch, n’est pas sans évoquer son style instinctif et excessif : dans les mouvements extrêmes, le dynamisme et la puissance compensent les accrochages de l’Orchestre Léon Barzin (ex Jeune philharmonie du Val-de-Marne), sans doute imputables à la longueur du programme ; en revanche, l’allegretto, bien que pris, une fois de plus, dans un tempo trop lent, et le scherzo sont de bonne tenue. Avec vingt-six cordes, on aurait peut-être pu souhaiter un meilleur équilibre entre les groupes d’instruments et une plus grande attention aux nuances, mais les qualités de certains des pupitres (excellente corniste, bons hautbois) doivent être soulignées.




Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com