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Intégrale en cours

Vienna
Konzerthaus
05/13/2024 -  et 10, 11, 14 (Budapest), 16 (Madrid), 18 (Reggio Emilia), 19 (Frankurt) mai, 7 juin (Brugge) 2024
Johannes Brahms : Danses hongroises, WoO 1 : 21. Vivace (orchestration Antonín Dvorák) & 14. Un poco andante (orchestration Albert Parlow) – Concerto pour violon et violoncelle, opus 102 – Symphonie n° 4, opus 98
Veronika Eberle (violon), Steven Isserlis (violoncelle)
Budapesti Fesztiválzenekar, Iván Fischer (direction)


I. Fischer (© Marco Borggreve)


L’association de Veronika Eberle et Steven Isserlis dans le Double Concerto de Brahms n’était pas a priori une évidence ; entre le violoncelle facétieux, souvent à la limite de l’extravagance, du gentleman britannique, et le violon beaucoup plus classique et tenu de la jeune Allemande de trente ans sa cadette, le risque d’opposition de style était avéré. Cependant, l’attention mutuelle des solistes, consolidée par une préparation minutieuse et une envie commune d’exploration musicale, leur permet de remporter le pari et de livrer une interprétation savoureuse, inventive et finalement bien équilibrée. Iván Fischer pose l’orchestre en partenaire d’égale importance, enveloppant les solistes dans un tissu orchestral riche, lyrique, mais aussi analytique, ménageant de larges respirations qui écartent tout potentiel problème de balance. La lecture couvre ainsi une large plage expressive, depuis les vastes envolées lyriques de l’Allegro, un Andante sans afféterie qui évolue entre berceuse et choral, jusqu’aux gaillardises tziganes du dernier mouvement.


Iván Fischer sculpte chaque phrase de la Quatrième Symphonie avec une intense conviction et un formidable sens du timing, distribuant scrupuleusement les interventions des pupitres, utilisant les effets de spatialisations pour nous conduire, public et orchestre, à travers chaque inflexion de la partition. Spectaculaire, aventureux, parfois à la limite de la démonstration, le chef hongrois semble jouer au pédagogue, prenant un plaisir didactique à nous prendre par la main, ouvrant de nouvelles possibilités interprétatives à chaque embranchement et semblant nous dire « Voici ce qu’on peut faire de ce passage – l’approche opposée serait toutefois également logique. Revenez demain, et vous entendrez ! »


Ce nouveau volet Brahms offert par Iván Fischer et son orchestre reste aussi enthousiasmant que le précédent. Le cycle se poursuivra jusque dans le premier trimestre de la saison 2024‑2025 du Konzerthaus, pour conclure cette ardente intégrale des symphonies et des concertos de Brahms.



Dimitri Finker

 

 

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