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Triple coup de poing !

Amsterdam
De Nationale Opera
05/03/2024 -  et 5, 8, 11, 14, 17*, 19* mai 2024

Giacomo Puccini: Il trittico
Il tabarro

Daniel Luis de Vicente (Michele), Leah Hawkins (Giorgetta), Joshua Guerrero (Luigi), Mark Omvlee (Tinca), Sam Carl (Talpa), Tigran Matinyan (Amante, Un venditore di canzonette), Raehann Bryce‑Davis (Frugola), Inna Demenkova (Amante)


Suor Angelica
Elena Stikhina (Suor Angelica), Raehann Bryce‑Davis (La zia principessa), Helena Rasker (La badessa), Polly Leech (La suora zelatrice), Eva Kroon (La maestra delle novizie), Inna Demenkova (Suor Genovieffa), Ruth Willemse (Suor Osmina), Sophia Hunt (Suor Dolcina, Prima conversa), Martina Myskohlid (La suora infirmiera), Lisette Bolle (Prima sorella cercatrice), Yvonne Kok (Seconda sorella cercatrice), Elsa Barthas (Seconda conversa), Vida Maticic Malnarsic (La novizia)


Gianni Schicchi
Daniel Luis de Vicente (Gianni Schicchi), Inna Demenkova (Lauretta), Helena Rasker (Zita), Joshua Guerrero (Rinuccio), Mark Omvlee (Gherardo), Sophia Hunt (Nella), Sam Carl (Betto di Signa), Scott Wilde (Simone), Georgiy Derbas‑Richter (Marco), Polly Leech (La Ciesca), Tomeu Bibiloni (Maestro Spinelloccio), Frederik Bergman (Ser Amantio di Nicolao), Emmanuel Franco (Pinellino), Christiaan Peters (Guccio), Dimitri Bos/Jeremy Blanvillain (Gherardino)
Koor van De Nationale Opera, Edward Ananian‑Cooper (chef de chœur), Nieuw Amsterdams Kinderkoor, Anais de la Morandais (chef de chœur), Nederlands Philharmonisch Orkest, Lorenzo Viotti (direction musicale)
Barrie Kosky (mise en scène), Rebecca Ringst (décors), Victoria Behr (costumes), Joachim Klein (lumières)


(© Monika Rittershaus/De Nationale Opera)


Centenaire de sa mort oblige, et après une mémorable Turandot en 2022, l’Opéra national néerlandais a de nouveau invité le régisseur australien Barrie Kosky pour réaliser Triptyque de Giacomo Puccini, créé à New York en 1918.


Barrie Kosky décrit ce triptyque d’opéras en un acte, destinés à être joués à la suite mais souvent fractionnés, comme « un menu à trois plats » ! Et c’est de fait un festin visuel qu’il a offert aux spectateurs amstellodamois pour ce spectacle, un des plus recherchés de la saison. On a pourtant tremblé en voyant débarquer sur la place de Waterloo (où le bâtiment est ici commun à l’Opéra national et à la mairie d’Amsterdam) une manifestation pro‑palestinienne juste avant le début de la soirée. Heureusement, la majorité des spectateurs avaient déjà pénétré dans le bâtiment et le spectacle a pu commencer avec un léger retard. La veille au Concertgebouw, un concert du Quatuor de Jérusalem avait dû être annulé pour des raisons similaires.


Pour son menu Puccini, Kosky n’a pas hésité à corser les sauces ! Double meurtre pour conclure Il tabarro, la pauvre Giorgetta ne survivant pas à son infidélité, baptême par les cendres de son enfant mort perfidement offertes par la Zia (plus Cruella De Vil que Principessa) à la malheureuse Suor Angelica et résurrection en guise de pied de nez à sa famille de Betto, qui avait faussement expiré en souffrant ses bougies d’anniversaire... L’Australien assène ces coups de théâtre comme trois coups de poing à la fin de chaque ouvrage et laisse ses spectateurs pantois. Il est vrai qu’il est actuellement l’un des meilleurs dans l’art de la direction d’acteurs ; chacune de ces pièces se regarde comme un film et l’on se croit respectivement chez Alfred Hitchcock, Richard P. Rogers et son A Midwife’s Tale ou Michael Haneke. Le décor unique monumental de Rebecca Ringst permet des variations intéressantes mais nous prive des atmosphères de Paris, Sienne et Florence si présentes dans le livret et la musique. Sa configuration à ciel ouvert frustre, comme toujours, les spectateurs du retour de la pleine voix des chanteurs.


La distribution était parfaitement homogène, certains des chanteurs interprétant plusieurs rôles du Triptyque comme il est d’usage. On a particulièrement distingué la grande classe vocale de la soprano russe Elena Stikhina, qui s’était illustrée en 2019 en Cio‑Cio‑Sian sur cette même scène. Elle a incarné de façon bouleversante les tourments de Suor Angelica et été longuement acclamée pour cela. Beau doublé aussi de Daniel Luis de Vicente, aussi convaincant en Michele qu’en Gianni Schicchi. Au lieu de Michael Volle qui avait été annoncé, c’est Joshua Guerrero qui a parfaitement interprété les rôles du sinistre Luigi ainsi que de Rinuccio. Très versatile, la mezzo‑soprano américaine Raehann Bryce‑Davis, allant de la futile Frugola à la terrifiante Zia principessa. De même pour la Néerlandaise Helena Rasker, passant de la badessa (mère abbesse) à l’impayable Zita. Magnifique aussi l’Américaine Leah Hawkins, qui débutait dans ce théâtre dans le rôle si complexe de Giorgetta. Beaucoup de parties secondaires et silhouettes étaient parfaitement tenues par des membres du Studio et du Chœur de l’Opéra national néerlandais.


C’est l’Orchestre philharmonique de Rotterdam qui officiait dans la fosse, dirigé avec beaucoup de finesse par Lorenzo Viotti, qui évitait soigneusement tous les excès dans les passages dramatiques qui sont souvent le péché mignon des chefs « pucciniens ».


L’Opéra national néerlandais a annoncé sa saison 2024‑2025, avec notamment des nouvelles productions de Peter Grimes en octobre (Lorenzo Viotti/Barbora Horáková), La Chauve‑Souris en décembre (Lorenzo Viotti/Barrie Kosky), d’Idoménée en février (Laurence Cummings/Sidi Larbi Cherkaoui) et La Femme sans ombre en avril‑mai (Marc Albrecht/Katie Mitchell).



Olivier Brunel

 

 

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