About us / Contact

The Classical Music Network

Geneva

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Chœur atout

Geneva
Victoria Hall
05/01/2024 -  et 2* (Lausanne), 3 (Genève) mai 2024
Giuseppe Verdi : Messa da Requiem
Zarina Abaeva (soprano), Ekaterina Semenchuk (mezzo‑soprano), René Barbera (ténor), Dmitry Belosselskiy (basse)
Coro dell’Accademia nazionale di Santa Cecilia, Andrea Secchi (préparation), Orchestre de la Suisse Romande, Myung‑Whun Chung (direction)


(© Magali Dougados)


C’est peut-être une lapalissade, mais le Requiem de Verdi est d’abord une œuvre chorale. Le constat n’aura jamais semblé aussi pertinent que ce soir, avec la prestation magistrale du Chœur de l’Académie Sainte‑Cécile de Rome, préparé par Andrea Secchi. Forte de quelque quatre‑vingts membres, la formation éblouit en premier lieu par son sens des nuances et des contrastes, passant en quelques secondes du pianissimo à peine audible du « Libera me » à la puissance tellurique du « Dies iræ » et de ses diverses reprises. Le chœur est aussi confondant d’équilibre entre les registres et de précision, s’impliquant totalement à chacune de ses nombreuses interventions, qui ont donné la chair de poule à bien des spectateurs.


L’autre grand artisan de la réussite de cette soirée d’exception aura été le chef Myung‑Whun Chung, qui a sublimé l’Orchestre de la Suisse Romande (OSR). Lorsqu’il est dirigé par un maestro qui sait ce qu’il veut, qui a une vision claire de l’œuvre au programme, l’OSR peut se hisser au rang des meilleurs, comme ce soir. Myung‑Whun Chung connaît la partition sur le bout des doigts, pour l’avoir exécutée à plusieurs reprises lors de ses mandats au Mai musical de Florence puis à l’Orchestre de l’Accadémia Sainte‑Cécile et au Philharmonique de la Scala de Milan. Tenant l’OSR toujours fermement en main, il donne du monumental Requiem de Verdi une interprétation riche en couleurs et en contrastes, dont la tension dramatique n’est jamais prise en défaut, une vision très théâtrale et plutôt sombre, presque apocalyptique serait‑on tenté de dire, où les rares moments de répit sont véritablement réduits à la portion congrue, une vision qui prend aux tripes et qu’on n’est pas près d’oublier.


Le quatuor de solistes est emmené par la soprano Zarina Abaeva, qui pare le « Libera me » de splendides pianissimi évanescents, ses aigus planant au‑dessus de l’orchestre et du chœur. Sa voix se marie idéalement avec celle de la mezzo‑soprano Ekaterina Semenchuk, chaude et corsée, qui impressionne par ses accents incisifs et véhéments. Dmitry Belosselskiy déploie sa voix noire et caverneuse extrêmement bien projetée, quand bien même le chant pourrait être plus nuancé. Le ténor René Barbera est, lui, exemplaire de ligne et de phrasé, malgré des aigus parfois un peu voilés. Le Requiem de Verdi n’avait plus été donné par l’OSR depuis très longtemps. L’attente en aura valu la chandelle car nous avons assisté ce soir à un concert exceptionnel.



Claudio Poloni

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com