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Un concert pour les moldus de cinéma

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
02/18/2024 -  
Arnold Schönberg : Fünf Orchesterstücke, opus 16
Gustav Mahler : Lieder eines fahrenden Gesellen
Erich Wolfgang Korngold : Concerto pour violon, opus 35
John Williams : Harry Potter and the Sorcerer’s Stone : Suite

Stéphane Degout (baryton), Saténik Khourdoïan (violon)
Orchestre symphonique de la Monnaie, Alain Altinoglu (direction)


S. Khourdoïan (© Olivia Droeshaut)


Le Bozar, l’Orchestre national de Belgique et l’Orchestre symphonique de la Monnaie s’unissent pour présenter sur deux saisons l’intégralité des Symphonies de Mahler (voir ici). Ce concert s’inscrit dans ce cadre, alors que le programme ne comporte aucune symphonie, mais les Chant d’un compagnon errant (1883‑1885). Dans l’interprétation de Stéphane Degout, le texte et la musique semblent délicatement primer sur toutes autres considérations, le baryton s’effaçant en leur faveur, en ne conservant qu’un minimum de présence. Se démarquent toutefois la beauté du timbre, la finesse du phrasé, la variété de l’intonation, la précision de l’émission, la justesse de l’expression. Au sein de l’Orchestre symphonique de la Monnaie, dirigé par Alain Altinoglu, les bois accomplissent une prestation de premier ordre. Une pièce complémentaire vient conclure la première partie, un lied de jeunesse adoptant un ton un peu différent, Zu Strassburg auf der Schantz. Auparavant, l’orchestre aura affiché une mise en place d’une impeccable clarté dans les Cinq Pièces (1909) de Schönberg. Les musiciens prouvent, dans cette exécution alliant précision analytique et séduction sonore, que la minutie, jusque dans la fine caractérisation de chaque pièce, n’exclut pas l’expression. Le pouvoir de fascination de cette musique demeure intact, plus d’un siècle plus tard.


La seconde partie évolue dans un climat différent, mais elle ne compromet pas la cohérence de ce concert qui offre un regard sur l’évolution musicale de la fin du dix‑neuvième siècle jusqu’au début de ce siècle, le vingtième célébrant les noces de la musique et du cinéma. Le Concerto pour violon (1945) de Korngold, auteur également de musique de films, met sur le devant de la scène une des deux Konzertmeister, la talentueuse Saténik Khourdoïan, l’autre, la tout aussi excellente Sylvia Huang, occupant le poste de premier violon. La soliste, d’origine arménienne, comme Alain Altinoglu, met en exergue, outre une technique absolument remarquable, un son d’une grande beauté, constamment riche et elle se montre capable tout autant de délicatesse que de flamboyance. Elle livre de cette œuvre, qui possède vraiment un éclat et un souffle cinématographique, surtout dans le troisième mouvement, une lecture profonde et radieuse grâce à un jeu d’une irréprochable justesse d’expression. Le chef tire beaucoup, mais sans en rajouter, de l’orchestration pleine et colorée de cette œuvre – un peu trop – généreuse. John Williams, enfin, compte assurément parmi les plus grands compositeurs de musique de film, toutes époques confondues. La Suite pour orchestre d’Harry Potter à l’école des sorciers (2002) permet de se rendre compte, même si cette musique n’a plus de secret pour beaucoup de personnes, de la richesse de l’orchestration et de l’inventivité de l’écriture. Les musiciens et le chef exécutent cette musique avec la plus grande conviction et un enthousiasme communicatif. En guise de bis, la « Marche impériale » de La Guerre des étoiles prouve que ce merveilleux compositeur a su imaginer des thèmes forts et inoubliables qui suscitent un vrai sentiment de nostalgie. Une fin de seconde partie réjouissante.


Le site de Saténik Khourdoïan



Sébastien Foucart

 

 

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