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Une flûte enchanteresse

Lausanne
Salle Métropole
12/13/2023 -  et 14* décembre 2023
Wolfgang Amadeus Mozart : Divertimento en ré majeur, KV 125a [136] – Andante pour flûte et orchestre en do majeur, KV 285e [315]
Frank Martin : Ballade pour flûte et orchestre
Francis Poulenc : Sonate pour flûte et piano (orchestration Lennox Berkeley)
Joseph Haydn : Symphonie n° 101 en ré majeur « L’Horloge », Hob. I:101

Emmanuel Pahud (flûte)
Orchestre de Chambre de Lausanne, Christian Kluxen (direction)




Toujours très apprécié à Lausanne, Emmanuel Pahud vient d’y présenter un superbe tour d’horizon de la flûte, offrant aux mélomanes une synthèse captivante de son instrument à travers les siècles, de Mozart à Poulenc en passant par Frank Martin. Après le Divertimento en ré majeur de Mozart en guise d’amuse‑bouche, délicatement rendu par l’Orchestre de Chambre de Lausanne placé sous la baguette de Christian Kluxen, le premier flûtiste solo de l’Orchestre Philharmonique de Berlin est entré sur scène pour interpréter la Ballade de Frank Martin. Composé en 1939, l’ouvrage a tout d’abord été écrit pour flûte et piano. Il s’agissait d’une commande du Concours de Genève, qui en était alors à sa première édition. La Ballade, qui devait être jouée par l’ensemble des candidats, explore toutes les difficultés de la flûte, exigeant de l’interprète une maîtrise totale de son instrument. Musicalement très riche, elle requiert non seulement virtuosité mais aussi sensibilité et intelligence. Sa création a été un immense succès, si bien qu’une version pour flûte, orchestre à cordes et piano verra le jour en 1941, arrangée par le compositeur, sous la direction de Paul Sacher. Entretemps, Ernest Ansermet adapte l’ouvrage pour flûte et grand orchestre, une version qu’il dirigera lui-même à Genève à la fin de 1939. C’est l’arrangement de 1941 qu’Emmanuel Pahud a présenté à Lausanne. Virtuosité et musicalité ont été les maîtres‑mots de son interprétation, avec des extrêmes aigus à la limite du soutenable et des graves chauds et veloutés, sans parler d’accents particulièrement véhéments. Un véritable tour de force.


Après un tel déchaînement sonore, la douceur et le calme de l’Andante en do majeur de Mozart ont constitué un contraste saisissant. L’œuvre a respiré une sérénité radieuse sous les doigts d’Emmanuel Pahud, qui a fait merveille par son jeu élégant et raffiné, auquel il faut ajouter une longueur de souffle ahurissante. Tout au long de l’exécution, chef et soliste ont affiché une belle complicité. Le dernier ouvrage défendu ce soir par Emmanuel Pahud a été la Sonate pour flûte de Poulenc, créée en 1957 dans le cadre du Festival de Strasbourg, avec le compositeur au piano et Jean‑Pierre Rampal à la flûte. Emmanuel Pahud a ébloui par la luminosité et la virtuosité de son jeu, alliant vivacité et profondeur. En seconde partie de soirée, l’Orchestre de Chambre de Lausanne a présenté la Cent‑unième Symphonie de Haydn, dont le célèbre tic‑tac de l’Andante a donné son nom à l’ouvrage (« L’Horloge »), très certainement l’un des morceaux les plus spirituels et fins du compositeur. L’œuvre fait partie des douze Symphonies londoniennes. Christian Kluxen a réussi à créer un bel équilibre entre les pupitres, avec des cordes lumineuses et des bois affirmés, la dynamique était marquée. Le tempo plutôt lent adopté pour le célèbre Andante a fait particulièrement ressortir l’aspect hypnotique de l’horloge, mettant en valeur toute l’ironie du compositeur.



Claudio Poloni

 

 

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