About us / Contact

The Classical Music Network

Tourcoing

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Le lifting réussi de Salieri

Tourcoing
Théâtre Municipal
04/19/2002 -  et le 21* avril; à Rennes les 28,29, 30 avril et Clermont-Ferrand le 17 mai 2002
Antonio Salieri: Falstaff ossia Le tre burle
Pierre-Yves Pruvot (Sir John Falstaff), Salomé Haller (Mistress Ford), Simon Edwards (Master Ford), Hjördis Thébault (Mistress Slender), Nigel Smith (Master Slender), Raimonds Spogis (Bardolf), Liliana Faraon (Betty), Aristide Legrand (Comédien), Cécine Valette (Déesse Exterminatrice)
Alain Maratrat (mise en scène), Christian Fenouillat (décors), Sylvie Skinazi (costumes), Jacky Lautem (lumières), Sébastien D’Hérin, Cécile Restier (chefs de chant), Sébastien D’Hérin (continuo pianoforte)
Les Chantres de la Chapelle, Maîtrise du Centre de Musique baroque de Versailles, Olivier Schneebeli (direction)
La Grande Ecurie et la Chambre du Roy, Jean-Claude Malgoire (direction musicale)
Production Atelier Lyrique de Tourcoing ; Reprise (1996)

En janvier 1996, l’Atelier Lyrique de Tourcoing proposait ce Falstaff d’Antonio Salieri, non pas au Théâtre Municipal, lieu habituel de ses productions scéniques mais au Théâtre de l’Idéal, ancien petit cinéma d’une capacité d’accueil plus que modeste, abolissant de fait la distance entre le public et les artistes et proposant ainsi une expérience aussi originale qu’inoubliable, d’autant plus que la mise en scène d’Alain Maratrat, inventive et poétique, avait habilement joué des contraintes imposées par ce dispositif scénique.
Pour cette reprise, six ans plus tard, ce spectacle investit une salle plus classique avec une fosse d’orchestre, une scène et un public, cette fois bien différenciés. Et, au prix de quelques nécessaires ajustements, ce Falstaff ossia Le tre burle fonctionne toujours aussi bien.
Pourtant, tout comme en 1996, le principal obstacle à une réussite totale est…, il faut bien oser le dire, la musique de Salieri elle-même. Musicien sous-estimé naguère, il semblerait que maintenant il soit de mauvais ton de le critiquer. Pourtant quel ennui peut se dégager d’une musique écrite au kilomètre ! Quelle lassitude entraînent ces interminables et répétitifs récitatifs ! Quel manque d’inspiration dans la composition malgré un livret en or d’une rare intelligence de Carlo Prospero Defranceschipar, aussi habile à adapter Shakespeare que le futur Boito pour Verdi ! Heureusement certaines pages sont de bonne qualité (l’Aria de Ford sur la jalousie, par exemple), surtout dans le deuxième acte.
Le miracle est que, malgré ce handicap de taille, le spectacle enchante totalement, sauvé par une mise en scène qui a l’intelligence de suivre pas à pas ce livret qui propose des personnages superbement caractérisés avec humour, ironie, tendresse, la nostalgie et la colère n’étant pas oubliés. Les décors très simples de Christian Fenouillat et les costumes superbement stylés selon les protagonistes de Sylvie Skinazi aident sans aucun doute Alain Maratrat à atteindre son but, sans oublier les éclairages subtils de Jacky Lautem.
Sur le plan musical, la distribution réunie pour cette reprise dépasse celle d’origine. Pierre-Yves Pruvot, dans le rôle titre, à la voix saine et solide, à la caractérisation savamment dosée est plus qu’une découverte, la confirmation d’un talent déjà remarqué la saison dernière dans La Scala di Seta. Salomé Haller, en progrès constants scéniquement (quelle vivacité !) et vocalement est une idéale Mistress Ford. Simon Edwards se sort avec brio de la virtuosité demandé par son rôle. Le couple Slender est solidement incarné par la pulpeuse Hjördis Thébault et l’excellent Nigel Smith. Efficace le Bardolf de Raimonds Spogis, qui en fait une sorte de Leporello. Enfin, plus en retrait mais fine mouche, une belle intervention de Liliana Faraon.
Jean-Claude Malgoire retrouve une partition qui l’a apparemment séduit et qu’il défend de son mieux.
Un beau spectacle qui sera repris à Rennes en avril puis à Clemont-Ferrand le 17 mai.



Christophe Vetter

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com