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Soirée de clôture du festival Antibes
Chantier Naval Opéra
07/13/1999 -
Prélude (Mefistofele, Boito) ; " Tutto e disposto " (Figaro, Les Noces de Figaro, Mozart) ; " Non piu andrai " (Figaro, Les Noces de Figaro, Mozart) ; Prélude (Attila, Verdi) ; " Depuis le jour " (Louise, Louise, Charpentier) ; Valse (Faust, Gounod) ; Valse (Juliette, Roméo et Juliette, Gounod) ; Marche Hongroise (La Damnation de Faust, Berlioz) ; " Tu che di gel " (Liu, Turandot, Puccini) ; " Il lascerato spirito " (Fiesco, Simone Boccanegra, Verdi) ; Polonaise (Eugène Onéguine, Tchaikovski) ; Air du Prince Grémine (Prince Grémine, Eugène Onéguine, Tchaikovski) ; " O moi babbino caro " (Lauretta, Gianni Schicchi, Puccini) ; " Old man river " (Show boat, Kern)
Rappel : " Là ci darem la mano " (Zerline et Don Giovanni, Don Giovanni, Mozart)
Norah Amsellen (soprane) et Denis Sedov (basse)
Orchestre Philarmonique de Nice, Antonello Allemandi (direction) Depuis 1993, Eve Ruggieri, directrice artistique des " Musiques au cœur d’Antibes ", a fait du Chantier Naval Opéra d’Antibes l’un des grands rendez-vous musical de l’été, en France. Pour sa XIème édition, le festival présentait pour la première fois un opéra de Mozart, " Don Giovanni ", ainsi que plusieurs soirées de récitals, mêlant " découvertes ", cette année la soprane colorature française Patricia Petibon, et grands noms du monde lyrique : Jennifer Larmore ouvrait le festival tandis que Samuel Ramey devait le clore. Sous la baguette du chef italien Antonello Allemandi, l’orchestre de Nice a entamé, mardi 13 juillet, le Prélude de Mefistofele d’Arrigo Boito, on attendait le " Ave Signor " sardonique du baryton-basse américain, diable parmi les plus célèbres….Hélas Samuel Ramey, victime de sérieux ennuis de santé, a été contraint d’annuler toute sa tournée européenne. La nouvelle est survenue, inopinée et, en un jour et demi, Eve Ruggieri a organisé une nouvelle soirée et proposé aux spectateurs de découvrir la jeune (25 ans !) basse russe Denis Sedov –venu entre deux représentations du Couronnement de Poppée à Aix-en-Provence-et de retrouver, puisqu’elle avait été la soirée " découverte " de l’édition 1996, la soprane Norah Amsellem.
La partie orchestrale de cette soirée avait été conservée : Prélude de Mefistofele et d’Attila, Valse de Faust, Marche Hongroise de la Damnation de Faust, mais Polonaise d’Eugène Onéguine pour introduire l’air du prince Grémine. Assez tendu dans ses deux premiers airs des Noces de Figaro, Denis Sedov, avec une authentique voix de basse, a interprété un majestueux Prince Grémine et un valeureux " Old man river ", pour terminer sur une touche américaine…. Quant à Norah Amsellem, jeune soprane à la voix ronde et ample, elle a été une fragile Juliette et une émouvante Liù (" tu che di gel "). Leur duo final, plein de fraîcheur, a remporté un vif succès. Prévenus tous deux le jour même du récital et avec une seule répétition avec l’orchestre, on ne pouvait qu’admirer leur professionalisme même si on percevait, notamment chez Denis Sedov, quelques approximations vraisemblablement dues à une préparation insuffisante (en particulier dans les Noces, Eugène Onéguine et Don Giovanni étaient bien supérieurs dans l’accent et la caractérisation vocale du personnage) et que tous deux avaient le péché mignon de tenir plusieurs blanches (voire des rondes !) leurs notes aigues (respectivement graves) finales à la grande joie du public... Antonello Allemandi, toujours attentif aux chanteurs, a été d’un soutien efficace et le mérite de cette soirée lui revient en grande partie. Rendez-vous en juillet prochain pour découvrir la XIIème édition du festival et souhaitons prompt rétablissement à Samuel Ramey que les parisiens devraient retrouver en mars prochain , à l’Opéra Bastille, dans les Contes d’Hoffmann.
Laurence Varga
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