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Démarrage en trombe

Innsbruck
Tiroler Landestheater
09/23/2023 -  et 29 septembre, 1er, 5, 6, 11, 13, 15, 21 octobre, 9, 11 novembre 2023
Serge Prokofiev : L’Amour des trois oranges, opus 33
Johannes Maria Wimmer (Le Roi de Trèfle), Alexander Fedorov (Le Prince), Bernarda Klinar (La Princesse Clarisse), Erwin Belakowitsch (Léandre), Sascha Zarrabi (Truffaldino), Nikita Voronchenko (Pantalon), Benjamin Chamandy (Tchélio), Agnes Zwierko (Fata Morgana), Federica Cassati (Linette), Anastasia Lerman (Nicolette), Annina Wachter (Ninette), Oliver Sailer (La cuisinière, Farfarello, Le héraut), Abongile Fumba (Sméraldine)
Chor- und Extrachor des Tiroler Landestheaters Innsbruck, Michel Roberge (chef des choeurs), Tiroler Symphonieorchester Innsbruck, Matthew Toogood (direction musicale)
Jasmina Hadziahmetovic (mise en scène), Paul Zoller, Loriana Casagrande (décors), Mechthild Feuerstein (costumes), Marcel Leemann (chorégraphie), Paul Zoller (vidéo), Katharina Duda (dramaturgie)


(© Birgit Gufler)


Voici une soirée superbe, une production fine, drôle et intelligente qui démontre les capacités et le potentiel du Tiroler Landestheater.


Le grand mérite revient à la production de Jasmina Hadziahmetovic, entre tragédie grecque, Brecht et commedia dell’arte. Le ton est donné lorsque chœur et danseurs entrent dans le foyer pour convier les spectateurs dans le théâtre. Les personnages sont régulièrement dans la salle : le Roi pleure sur l’épaule d’un spectateur. Les chœurs se promènent à travers les rangs en jetant des confettis, les médecins sur le côté commentent sur la maladie du prince. Il y a une pléiade de petits détails subtils. Le trône est des sièges de la salle. Farfallo est déguisé en cactus. Celio en fait trop et son habit est trop grand pour lui. Léandre demande où est le compost pour mettre les oranges...


Très éloquent, le chœur, véritable complice des spectateurs, intervient et s’amuse. La distribution est très homogène. Le Prince d’Alexander Fedorov a une belle projection même s’il est un peu uniforme. Le Léandre d’Erwin Belakowitsch, déguisé un peu à la Austin Powers, a beaucoup d’expression. Le Roi de Johannes Maria Wimmer a des accents tyroliens à la Ochs du Chevalier à la rose. Sascha Zarrabi en Truffaldino et Benjamin Chamandy en Celio savent utiliser leur texte avec intelligence. Abongile Fumba a beaucoup de puissance et Annina Wachter est une délicieuse Princesse. Le texte chanté est en allemand mais reste assez clair à comprendre même si le français d’origine colle vraiment bien à la musique. Les musiciens sont répartis aux quatre coins de la salle, tous sont parfaitement ensemble sous la baguette attentive de Matthew Toogood.


L’action est dense mais il n’y a pas de surcharge et la scène est très lisible et claire, ce que par opposition, à Salzbourg cet été, ni Martin Kusej ni Christoph Marthaler n’avaient su faire, étouffant respectivement Les Noces de Figaro et Falstaff par une surabondance incessante d’effets inutiles et gratuits. Décors, costumes et vidéos sont superbes et sont utilisés à bon escient.


C’est avec cet opéra de Prokofiev qu’Irene Girkinger prend la direction du Tiroler Landestheater d’Innbsruck avec un panache inattendu. Quelle réussite réjouissante.



Antoine Lévy-Leboyer

 

 

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