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Konzerthaus
09/04/2023 -  et 5 (Hamburg), 6 (Amsterdam), 9 (Bruxelles), 11 (Luxembourg), 12 (Paris) septembre 2023
Giuseppe Verdi : Nabucco : Sinfonia, « Gli arredi festivi » & « Va’, pensiero, sull’ali dorate » – I Lombardi alla prima crociata : « Gerusalem » & « O Signore, dal tetto natìo » – Ernani : Prélude & « Si ridesti il Leon di Castiglia » – Don Carlos : Ballet final (acte III, tableau 2) – Don Carlo : « Spuntato ecco il dì d’esultanza » – Macbeth : Prélude, « Che faceste? Dite su!... », « S’allontanarono! » & « Patria oppressa! Il dolce nome » – Il trovatore : Prélude & « Vedi, le fosche notturne spoglie » – La forza del destino : Sinfonia & « Nella guerra è la follia » – Aida : « Gloria all’Egitto, ad Iside »
Coro del Teatro alla Scala, Alberto Malazzi (chef de chœur), Orchestra del Teatro alla Scala, Riccardo Chailly (direction)


(© Andrea Humer)


Ce concert de rentrée prend des allures de gala marquant à la fois le soixante‑dixième anniversaire du maestro Chailly, ses quarante‑cinq années depuis ses débuts comme assistant de Claudio Abbado, ainsi que les deux cent dix ans de la naissance de Verdi. La Scala s’affiche au grand complet, réunissant orchestre et chœurs (une première dans la grande salle du Konzerthaus), le directeur musical (Riccardo Chailly), celui des chœurs (Alberto Malazzi) ainsi que le surintendant (Dominique Meyer, parmi le public), dans un programme de démonstration mêlant ouvertures, chœurs et ballets de Verdi, presque semblable à celui récemment enregistré par ces mêmes artistes.


Riccardo Chailly, portant une attention méticuleuse aux détails, y révèle bien plus que de simples airs à siffloter à la sortie du concert ; une fusion miraculeuse des timbres et des respirations entre les pupitres (Ouverture de Nabucco), une apposition délicate de couleurs instrumentales diamétralement opposées (chœur de Don Carlos), des ruptures instantanées et étonnantes de dynamique – les moyens des interprètes semblent illimités pour faire ressortir la psychologie sous‑jacente à la partition. L’exaltation du « Ballet de la Reine » (extrait de Don Carlos) nous approche du vertige d’un galop de bal viennois, mais reste profondément italienne grâce à ce supplément de sève terrestre dans les timbres qui la différencie de la légèreté aérienne des archets autrichiens. Néanmoins, dans cette première partie, une impression de beauté distante sur papier glacé persiste, comme si une réserve expressive demeurait encore inexplorée.


La seconde partie est, en conséquence, supérieure, dévoilant des atmosphères plus stylisées et des émotions opératiques plus intenses. L’ambiance maléfique imprimée dans les extraits de Macbeth est dépeinte avec conviction, tandis que les sentiments de fierté patriotiques (caractéristiques de l’époque de Verdi face à l’envahisseur autrichien !) affleurent non seulement dans la musique, mais aussi – nous semble‑t‑il – dans l’attitude même des musiciens. Il suffit de voir avec quelle conviction passionnée certains empoignent leur instrument, savourant amoureusement leurs parties sans jeter un œil sur les notes. On aurait pu éteindre les lumières, la musique aurait continué sans perturbation jusqu’à l’ultime double barre. Clôture en apothéose, avec de véritables trompettes de parade d’Aïda positionnées aux balcons encadrant les orgues – avant une conclusion miniature, sous forme de bis, tirée du prologue de Simon Boccanegra.



Dimitri Finker

 

 

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