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La Périchole en son château Lozère
Meyrueis (Château de Roquedols)
08/17/2023 - et 18 (Meyrueis), 24 (Millau) août 2023
Jacques Offenbach : La Périchole
Eva Rakova (La Périchole), Christophe Belliveau (Piquillo), Marc Souchet (Le Vice‑Roi), Philippe Padovani (Le comte de Panatellas), Thomas Marfoglia (Don Pedro), Franck Gouffran (Un vieux prisonnier), Jean‑Noël Ferrel (Tarapote), Benoît Jeannes (Alfred), Fanny Crouet (Guadelena), Laure Crumière (Berginalla), Jeanne Monteilhet (Mastrilla), Malgorzata Patok, Marianne Von Euw (danseuses)
Louis‑Vincent Bruère (direction musicale)
Emmanuel Marfoglia (mise en scène), Martine Cot (chorégraphie), Renouveau lyrique (décors, costumes)
Meyrueis, tout au sud de la Lozère, aux confins du Gard et de l’Aveyron, entre le causse Méjean et le mont Aigoual, est traversée par la Jonte, dont les gorges offrent des paysages naturels grandioses et spectaculaires. A 2 kilomètres au sud du village, le château de Roquedols (XVIe), inscrit à l’inventaire des monuments historiques depuis 2012, a longtemps accueilli le centre d’information du parc national des Cévennes, mais a fermé en 2006. Il reste cependant une occasion de le découvrir, car c’est dans sa cour intérieure que le Festival d’opéra du Grand Sud a élu domicile en 2014 avec Mireille de Gounod.
E. Rakova, C. Belliveau
Au fil des années, la programmation s’est quelque peu étoffée, à l’image de l’édition 2023, qui a ainsi proposé plusieurs concerts à dominante vocale. Mais la production phare reste bien sûr lyrique : après La Vie parisienne en 2022, Emmanuel Marfoglia, président du festival et créateur de Renouveau lyrique en 1982, met de nouveau en scène Offenbach, avec La Périchole (1868/1874).
Avec des moyens relativement modestes, les décors et costumes transportent efficacement dans un Pérou de fantaisie – une pyramide inca, certes, mais les hommes portent le sombrero –, un trône ou une botte de paille suffisant à évoquer le palais ou le cachot. Dans la grande tradition de l’opéra bouffe, les chorégraphies de Martine Cot mettent joyeusement en mouvement les douze artistes, chanteurs, comédiens ou danseurs. Le livret, comme il est également de mise dans ce répertoire, est pimenté d’allusions contemporaines et les clins d’œil s’enchaînent sans relâche. Dans cette animation scénique d’esprit bon enfant, le caractère sombre ou amer de l’ouvrage n’est pas celui qui est mis le plus en valeur, mais en a‑t‑on vraiment besoin par une douce nuit d’été sous les étoiles ?
Une excellente surprise vient des huit musiciens (flûte, cor, quatuor à cordes, clavier et percussion) et surtout de la direction de Louis‑Vincent Bruère, pleine de verve et de charme. Les ensembles, en particulier, sont parfaitement réussis et rayonnent d’un bel entrain. Si chacun joue son ou ses rôles de façon convaincante, les prestations vocales se révèlent plus inégales, notamment pour ce qui est de la clarté de la diction. Néanmoins, les trois rôles principaux ne déçoivent pas : Eva Rakova donne à la Périchole une voix juste et séduisante, Christophe Belliveau, en Piquillo, montre sa grande familiarité avec ce répertoire et Marc Souchet est un Vice‑Roi aux graves stentoriens.
Le site du Festival d’opéra du Grand Sud
Le site de Renouveau Lyrique
Le site d’Elena Rakova
Le site de Marc Souchet
Le site de Fanny Crouet
Le site de Laure Crumière
Simon Corley
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