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La grande impro Aix-en-Provence Grand Théâtre de Provence 07/23/2023 - Betsy Jolas : Little Summer Suite
Jacques Ibert : Escales
Medinea
Gamal Abdel‑Rahim : Variations sur un thème égyptien
Camille Saint‑Saëns : Concerto pour violoncelle n° 1 en la mineur, opus 33
Maurice Ravel : La Valse Camille Thomas (violoncelle)
Orchestre des jeunes de la Méditerranée, Duncan Ward (direction)
(© Vincent Beaume)
Un grand moment de musique et de fraternité a eu lieu au Festival d’Aix‑en‑Provence. Cela s’est passé lors du concert de l’Orchestre des jeunes de la Méditerranée. Cet orchestre rassemble des musiciens de tout le bassin méditerranéen et travaille à Aix, pendant le festival, avec des musiciens de l’Orchestre symphonique de Londres. Au milieu du concert, deux chanteuses venues des rivages africains ainsi que trois musiciens « traditionnels » jouant de la flûte droite, du luth et du violoncelle ont rejoint la scène et se sont mis à improviser avec la centaine de musiciens de l’orchestre symphonique. Dans une sorte de ferveur générale où se mêlaient des expressions musicales européennes et africaines, s’est constituée sous nos oreilles une œuvre musicale envoûtante intitulée Medinea. Une sorte de grand crescendo grandit sur scène au milieu de la foule des musiciens, dont les vibrations gagnèrent la salle. Bien sûr, les étapes de l’improvisation avaient été préparées à l’avance et le chef d’orchestre Duncan Ward donnait les départs aux différentes sections de l’orchestre et aux divers solistes. Mais l’expression musicale ou chantée jaillissait à l’instinct, à l’oreille, sans partition, dans une sorte d’harmonie et de cohésion d’ensemble. A la fin, la salle fut debout, applaudissant à tout rompre cette réalisation musicale et fraternelle qui respirait la joie de vivre et qui marquera cette édition du festival.
Le reste du programme paraît rétrospectivement presque banal. On eut droit pourtant à une brillante interprétation d’une suite de Betsy Jolas, aux Escales de Jacques Ibert qui étaient de circonstance (ses divers mouvements évoquant Rome, Tunis et l’Espagne), à des variations bien ficelées dues au compositeur égyptien Abdel‑Rahim, ainsi qu’à une interprétation d’un romantisme débridé du Premier Concerto de Saint‑Saëns par la violoncelliste soliste Camille Thomas et, enfin, à La Valse de Ravel en guise de feu d’artifice.
Mais, si l’on peut dire, le bouquet final eut lieu avant la fin : ce fut Medinea, la grande impro !
André Peyrègne
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