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Herkulessaal
06/30/2023 -  et 1er (München), 2 (Bamberg) juillet 2023
Anton Bruckner : Symphonie n° 5
Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks, Christian Thielemann (direction)


C. Thielemann (© Alescha‑Thomas Birkenholz)


Christian Thielemann, accompagné de l’Orchestre de la Radio bavaroise, présentera un programme Verdi pour le traditionnel concert en plein air de début juillet à Odeonsplatz. Cette soirée constitue l’un des derniers concerts de la saison 2022‑2023. Plus significativement, elle marque également la fin d’une ère où l’orchestre a été exclusivement dirigé par des chefs invités, dans l’anticipation de l’arrivée de Sir Simon Rattle pour la saison prochaine.


Durant cette période, nous avons eu l’opportunité d’entendre cet orchestre sous la direction de l’élite des chefs d’orchestre – qu’il s’agisse de seniors, de chefs au milieu de leur carrière, ou des jeunes talents prometteurs.


Cependant, malgré cette diversité de talents, le style de l’orchestre reste principalement de source allemande, avec des cordes d’une solidité remarquable, des cuivres puissants et des bois qui peuvent sembler un peu en retrait ou moins individualistes par rapport à ce que l’on peut observer avec des orchestres plus « latins ». Il n’est donc pas surprenant que nous ayons de puissants souvenirs des interprétations de l’orchestre de pièces emblématiques du répertoire germanique, telles que la Symphonie alpestre, le Siegfried en version de concert ou la Quatrième Symphonie de Bruckner. Ainsi, leur prestation ce soir de la Cinquième Symphonie illustre parfaitement leur excellence.


Christian Thielemann impressionne par la connaissance dont il fait preuve du style de Bruckner. Le chef allemand intervient « à bon escient » et sait quand laisser la place à ses musiciens. Dirigeant sans partition, il est en contact constant avec eux. La profonde compréhension qu’il a de l’œuvre est évidente par sa capacité à savoir quand intervenir pour relancer la ligne musicale. La symphonie ne débute pas avec les classiques trémolos aux cordes, mais par des pizzicatos aux violoncelles et contrebasses. Les cordes entrent avec une certaine tranquillité. Thielemann ne cherche pas à surinterpréter ce passage et laisse les harmonies sonner avec sérénité, rendant l’arrivée du premier tutti encore plus puissante. L’Adagio a plus d’intensité et la densité des cordes fait merveille. Joué sans précipitation, le redoutable Finale avec sa double fugue montre comment Thielemann sait développer sa structure pour conduire naturellement au choral des dernières pages.


Lors de cette soirée, quelques musiciens « invités » étaient visibles. Parmi les contrebassistes, se trouvaient des membres du Philharmonique de Munich, avec qui Thielemann a travaillé en tant que directeur musical de 2004 à 2011, ainsi que Pascal Deuber, remarquable chef de pupitre de l’Opéra d’Etat de Bavière.


Il sera passionnant d’observer l’évolution de l’orchestre. La saison prochaine nous offrira la possibilité de l’entendre interpréter une grande diversité de compositeurs et de styles. Mais pour l’instant, ce concert témoigne du fait que Sir Simon Rattle prendra la direction musicale d’un ensemble d’un niveau extraordinaire mais peut‑être moins versatile et plus authentiquement germanique que celui qu’il a trouvé à Berlin lorsqu’il a succédé à Claudio Abbado.



Antoine Lévy-Leboyer

 

 

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