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Le Chausson de Capuçon

Monaco
Monte-Carlo (Auditorium Rainier III)
06/25/2023 -  
Georges Bizet : L’Arlésienne, Suite n° 1
Eugène Ysaÿe : Poème élégiaque, opus 12
Ernest Chausson : Poème, opus 25
Claude Debussy : Noctunes : 1. « Nuages » et 2. « Fêtes »
Maurice Ravel : Daphnis et Chloé, Suite pour orchestre n° 2

Renaud Capuçon (violon)
Orchestre philharmonique de Monte‑Carlo, Josep Pons (direction)


(© Orchestre philharmonique de Monte‑Carlo)


Regardez‑le. Droit, immobile, planté sur le devant la scène de l’Auditorium de Monaco, il a les yeux fermés. Il se laisse envahir par l’introduction pleine de mystère du Poème de Chausson que joue derrière lui le Philharmonique de Monte‑Carlo. Soudain l’orchestre se tait, c’est à lui d’intervenir : Renaud Capuçon porte alors le violon à son épaule et entame cette longue phrase ensorceleuse qui contient le premier thème de l’œuvre. Sa sonorité est si belle, son jeu si intense que la salle est aussitôt sous le charme. La phrase se déroule, envoûtante, fascinante puis l’orchestre vient se glisser sous les pas du soliste. S’installe alors entre violon et orchestre un long dialogue élégant et raffiné qui dure plus d’un quart d’heure. On est là dans la suprême beauté de la « musique française ». Qu’il fut émouvant ce Poème joué par Renaud Capuçon ! A l’arrivée, il souleva le public autant que l’auraient fait les coups d’éclat des concertos de Tchaïkovski ou de Brahms.


Auparavant, Renaud Capuçon avait dédié les sanglots longs de son violon au Poème élégiaque d’Ysaÿe, œuvre qu’on joue peu et qui fut pourtant la source d’inspiration du Poème de Chausson. En bis, il ajouta une « Méditation » de Thaïs taillée dans du diamant, pour laquelle il bénéficia du précieux concours de la harpiste de l’orchestre, Sophia Steckeler. Nouvelle ovation de la salle.


La partie purement symphonique de ce concert qui était dirigé Josep Pons fut consacrée à la Première Suite de L’Arlésienne de Bizet et à ces deux chefs‑d’œuvre de l’impressionnisme de Debussy et Ravel que sont les Nocturnes du premier et Daphnis et Chloé (avec son sublime « Lever du jour ») du second. Avec sa direction claire et fouillée, soucieuse de mettre en évidence les moindres accents, Josep Pons a fait resplendir ces deux œuvres, bénéficiant entre autres du beau solo de la flûtiste Raphaëlle Truchot dans Daphnis. Dans Debussy la nuit s’installe, dans Ravel le jour se lève. Dans les deux cas, la musique abolit le temps.



André Peyrègne

 

 

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