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Schubert à 16 ans

München
Herkulessaal
03/23/2023 -  et 24 mars 2023
Joseph Haydn : Symphonie n° 49 « La Passione »
Carl Maria von Weber : Oberon, opus 77, J. 306 : « Ozean, du Ungeheuer » & « Trauere, mein Herz » – Der Freischütz, J. 277 : « Leise, leise, fromme Weise »
Franz Schubert : Symphonie n° 1, D. 82

Lucy Crowe (soprano)
Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks, Sir John Eliot Gardiner (direction)


J.-E. Gardiner (© Astrid Ackermann)


Il fut un temps où les praticiens de la musique baroque reprochaient aux orchestre symphoniques modernes d’avoir tous le même son. Cette époque est révolue. Un bon nombre d’ensembles symphoniques se sont familiarisés avec les styles historiquement informés. Les musiciens ont souvent plusieurs instruments à leur disposition, modernes ou traditionnels. Et probablement, les chefs associés aux baroques se sont habitués à travailler avec des ensembles plus connus pour leurs lectures de Mahler ou Chostakovitch tout comme ces derniers ont appris les styles de chefs d’horizon différents.


C’est le cas avec l’Orchestre symphonique de la Radio bavaroise, qui connaît bien Sir John Eliot Gardiner. Ce dernier, il faut le rappeler, est assez sélectif quant aux ensembles qu’il dirige, privilégiant la relation avec les ensembles, instrumentaux ou choraux, qu’il a créés.


La Quarante-neuvième Symphonie de Haydn est une œuvre un peu sombre. L’Adagio initial n’est pas sans avoir une dimension beethovénienne. Les musiciens trouvent un tempo juste et la musique avance avec caractère et un certain dynamisme. Certains légers vibratos aux cordes sont rapidement effacés. Seul petit bémol, fallait‑il faire toutes les reprises de tous les mouvements ? Il n’est pas sûr qu’en l’espèce cela ajoute à la musique.


Lucy Crowe était la soprano soliste de la Missa solemnis que Gardiner avait dirigée ici même en 2021. Elle a beaucoup de puissance et d’agilité dans ces airs qui sont très exigeants et très « instrumentaux . L’aigu est un peu monochrome mais le medium a de belles couleurs assez riches. Les deux airs d’Obéron sont intéressants mais un peu sages tandis que celui, plus connu, du Freischütz a beaucoup d’atmosphère.


Schubert n’avait que 16 ans quand il écrit sa Première Symphonie. Par comparaison, Mendelssohn a débuté à 12 ans et Mozart à 8. Il y a plusieurs développements qui sont un peu abrupts et quelques passages dont l’orchestration est un peu dense. Mais on se surprend à entrevoir des moments où Schubert tel que nous le connaissons est vraiment là : changements de tonalité, quelques passages avec une écriture bois/cordes avec de belles harmonies et de belles atmosphères assez poétiques. Les musiciens, debout à l’exception des violoncelles et des contrebasses, donnent une exécution pleine d’énergie et simplement pleine de vie. Cette exécution est annoncée comme la première d’un cycle Schubert que les musiciens nous donnerons sur plusieurs saisons. On ne saurait démarrer mieux.



Antoine Lévy-Leboyer

 

 

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