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Vienne à Monaco Monaco Monte‑Carlo (Opéra) 03/20/2023 - Wolfgang Amadeus Mozart : Le nozze di Figaro, K. 492 Andrè Schuen (Le Comte Almaviva), Federica Lombardi (La Comtesse Almaviva), Anna El Kashem (Suzanne), Peter Kellner (Figaro), Isabel Signoret (Chérubin), Stéphanie Houtzeel (Marcelline), Norbert Ernst (Basile), Andrea Giovannini (Don Curzio), Stefan Cerny (Bartolo), Wolfgang Bankl (Antonio), Johanna Wallroth (Barberine)
Chor der Wiener Staatsoper, Orchester der Wiener Staatsoper, Philippe Jordan (direction)
Katharine Strommer, Lisa Padouvas (mise en espace)
A. Giovannini, P. Kellner, A. El Kashem, F. Lombardi, S. Cerny (© Marco Borelli/Opéra de Monte‑Carlo)
Si tu ne vas pas à l’Opéra de Vienne, l’Opéra de Vienne ira à toi ! C’est ainsi que lundi dernier, le Staatsoper viennois a fait un aller‑retour à Monte‑Carlo pour y donner Les Noces de Figaro entre deux représentations dans la capitale autrichienne.
Ce fut un total régal. Les Viennois sont venus non seulement avec leurs solistes, leur chœur, leur orchestre mais aussi avec quelque chose dont ils sont dépositaires : l’esprit de Mozart. Le spectacle fut pétillant de jeunesse. En Figaro on eut droit à un éclatant Peter Kellner, aussi vif dans son allure qu’expressif dans sa voix. En Suzanne une Anna El Khashem rieuse, radieuse, énergique comme une pile électrique. En Chérubin une Isabel Signoret en tout point ravissante. En Comte Almaviva un Andrè Schuen viril, robuste, brillant. En la Comtesse une Federica Lombardi de grande classe, aux aigus éclatant.
Pour ces Noces de Figaro, on nous avait annoncé une « mise en espace ». On imaginait une « version de concert ». Eh bien, on eut droit à une vraie mise en scène, pleine de finesse et d’exubérance, qui a été mise au point en un demi après‑midi. (La troupe et l’orchestre étaient arrivés le matin et repartaient le lendemain). La mise en scène eut lieu... dans un décor de La Traviata – l’opéra qui se donne actuellement sur la scène de l’Opéra de Monte‑Carlo. Les salons Second Empire de la Dame aux camélias ont fort bien accueilli cette version des Noces. Où cela devint étrange, c’est dans la scène finale, censée se dérouler parmi les frondaisons d’un jardin nocturne. Là, le salon verdien ne faisait plus l’affaire. Peu importe : la musique et les chanteurs étaient là. On jubilait.
L’orchestre était dans la fosse. Et quel orchestre ! L’Orchestre de l’Opéra de Vienne réunit les mêmes musiciens que le Philharmonique de Vienne. Ses cordes ont un velours inimitable. Le chef Philippe Jordan donna à l’orchestre des teintes que l’on peut aisément qualifier de mozartiennes, multipliant les effets d’échos et de nuances.
Figaro était à la noce. Nous aussi.
André Peyrègne
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