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Zubin Mehta chez lui

München
Nationaltheater
02/06/2023 -  et 7 février 2023
Minas Borboudakis : Apollon et Dionysos. Patterns, Colors and Dances for Orchestra
Felix Mendelssohn : Concerto pour violon n° 2, opus 64
Anton Bruckner : Symphonie n° 7

Vidle Frang (violon)
Bayerisches Staatsorchester, Zubin Mehta (direction)


V. Frang, W. Hösl (© Wilfried Hösl)


Salle comble, silence recueilli et standing ovation pour cet Akademiekonzert avec Zubin Mehta, directeur musical de l’Opéra de Munich de 1998 à 2006. Le chef indien limite ses apparitions, ne se déplace plus avec la même aisance et, comme Herbert Blomstedt, dirige maintenant assis. Mais la relation avec son orchestre et son public est toujours bien là.


Commande de l’Orchestre d’Etat de Bavière pour son cinq‑centième anniversaire, Apollon et Dionysos du compositeur grec Minas Borboudakis est une œuvre richement orchestrée qui fait appel à un pupitre de percussion très développé. Au‑delà du propos, la battue d’une très grande clarté du chef fait merveille et permet une belle mise en place de cette musique exigeante.


C’est sans partition que Zubin Mehta dirige la Septième Symphonie de Bruckner, une œuvre qu’il a souvent dirigée d’un compositeur qu’il a souvent servi. Il sait bien quand intervenir et quand laisser ses musiciens s’exprimer. En dépit d’une acoustique un peu sèche, l’orchestre sonne avec plénitude. Voici un Bruckner détendu et serein. Les solistes sont de grande qualité avec une mention particulière pour la plénitude de Paolo Taballione à la flûte. La veille, l’Orchestre symphonique de la Radio bavaroise avait montré sa capacité à accompagner des chanteurs dans un opéra, aujourd’hui, c’est l’Orchestre de l’Opéra d’Etat de Bavière qui montre qu’il a toute sa crédibilité dans le répertoire symphonique.


Mais c’est peut‑être dans le Second Concerto pour violon de Mendelssohn que la magie opère le plus. Vilde Frang a certes une sonorité un peu mince mais elle caractérise l’œuvre avec beaucoup de profondeur. L’Allegro molto appassionato a beaucoup d’élan, les phrasés de l’Andante sont pleins d’imagination. Musiciens, chef et soliste font un léger accelerando à la fin de l’Allegro molto vivace, un peu « théâtral », et c’est une réelle joie que de voir à ce moment tous sur scène en train de sourire en même temos, nous rappelant ce qu’est la magie de la musique vivante. Et c’est naturellement que plus d’un spectateur voire les musiciens avaient une petite larme aux yeux à la fin de cette soirée.



Antoine Lévy-Leboyer

 

 

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