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Sourires et coloratures

Gstaad
Saanen (Eglise)
01/04/2023 -  
Gioachino Rossini : Serate musicali : 1. « La Promessa »
Vincenzo Bellini : Sei Ariette : 2. « Vanne, o rosa fortunata »
Gaetano Donizetti : Me voglio fa ’na casa – L’amor funesto
Claude Debussy : « Beau soir » – « Fleur des blés » – Fêtes Galantes (Premier Recueil) : 3. « Clair de lune » – « Mandoline »  – Quatre Chansons de jeunesse : 4. « Apparition »
Franz Liszt : Tre sonetti di Petrarca
Gerónimo Giménez : La Tempranica : « Sierras de Granada » & « La Tarántula e un bicho mu malo » – El Barbero de Sevilla : « Me llaman la primorosa »

Pretty Yende (soprano), Vanessa García Diepa (piano)


V. García Diepa, P. Yende (© Patricia Dietzi)


Après avoir enchanté le public du Festival de Nouvel An de Gstaad avec un feu d’artifice d’airs d’opéras les uns plus virtuoses que les autres l’année dernière, Pretty Yende est revenue cette année pour un récital de mélodies cette fois. Des mélodies italiennes, françaises et espagnoles, qui ont composé un programme varié et coloré. Séductrice née, la soprano sud‑africaine a su immédiatement capter l’attention du public par son grand sourire lumineux ainsi que par sa sympathie et sa spontanéité naturelles. Son histoire force aussi l’admiration : née dans un township, elle a vécu l’apartheid dans sa chair, tout en étant bercée dès son enfance par la musique religieuse, avant de gagner plusieurs concours internationaux et d’entamer la carrière que l’on sait.


Pretty Yende est arrivée sur scène dans une superbe robe orange brodée de feuilles et de papillons, accompagnée par la pianiste Vanessa García Diepa. Si les aigus ont pu sembler un peu serrés dans les trois mélodies italiennes qui ont ouvert la soirée, la voix a été d’emblée étourdissante et puissante à la fois, avec des vocalises époustouflantes mais aussi des nuances infinies et de magnifiques instants de douceur extatique, le tout servi par une technique hors pair. C’est dans les Trois Sonnets de Pétrarque de Liszt que la chanteuse s’est montrée à son meilleur, avec des accents bouleversants d’intensité et d’émotion. Les mélodies de Debussy ont en revanche déçu. Le français n’était guère compréhensible, ce qui était d’autant plus regrettable que certains des textes étaient signés Verlaine et Mallarmé ; par ailleurs, Pretty Yende s’est lancée dans ces œuvres comme si elle chantait des airs d’opéra, laissant se déployer toute l’opulence de sa voix charnue, mais sans la délicatesse et le raffinement exigés par la mélodie française. Il faut néanmoins savoir gré à la chanteuse d’avoir osé sortir de sa zone de confort, à l’heure où tant de ses collègues font preuve de bien peu d’audace dans la composition de leurs programmes de concert et se contentent de rester dans leurs cordes. Le récital s’est terminé avec brio et panache par des airs de « zarzuela » particulièrement rythmés et enivrants. La complicité entre la soprano et sa pianiste, Vanessa García Diepa, faisait plaisir à voir, cette dernière se révélant une accompagnatrice non seulement attentive mais aussi engagée et investie.



Claudio Poloni

 

 

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