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Elégant mais...

München
Isarphilharmonie
12/15/2022 -  et 16 décembre 2022
Richard Strauss : Der Rosenkavalier, opus 59 : Suite de valses n° 2
William Walton : Concerto pour alto
Béla Bartók : Concerto pour orchestre, Sz. 116

Tabea Zimmermann (alto)
Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks, Iván Fischer (direction)


I. Fischer, T. Zimmermann (© Astrid Ackermann)

Iván Fischer a remplacé Zubin Mehta, souffrant, pour une récente tournée en Espagne avec l’Orchestre symphonique de la Radio bavaroise qui avait inclus des œuvres de Haydn, Mahler et Strauss (voir ici). On devine dans la Deuxième Suite de valses du Chevalier à la rose que chefs et musiciens ont pris l’habitude de jouer ensemble. La mise en place est impeccable, les cordes ne « savonnent » pas les traits et ont beaucoup de rondeur. Cette suite est la musique instrumentale qui amène au départ d’Ochs avec le retentissant « Leopold wir gehen! ». Il manque un peu la scène et on se surprend d’entendre une musique habituellement truculente, voire un peu violente, qui est ici plus « douce ».


Si les musiciens connaissent leur Strauss sur le bout des doigts, ce n’est pas le cas de la musique de William Walton. Le son est un peu moins assuré et construit que d’habitude. Fischer dirige cette fois avec une partition. Mais Tabea Zimmermann a une superbe sonorité. Le Scherzo central est plein d’espièglerie. Le Finale, et en particulier les dernières pages, ont un réel panache. Très applaudie, Tabea Zimmerman donne deux bis : le quatrième mouvement de la Sonate pour alto de Paul Hindemith, dédicataire du concerto, ainsi que le Capriccio de Vieuxtemps.


Iván Fischer est bien évidemment plus dans son univers musical avec le Concerto pour orchestre de Bartók. La mise en place est à nouveau de très haut niveau et il sait mettre en valeur de quantité de détails : le cantabile des bois dans le « Jeu des couples », quelques accents aux cordes dans l’Intermezzo, la richesse des contrechamps du Finale. L’orchestre est comme on est en droit de l’attendre à son meilleur. La dynamique est large. Certains solistes comme Ramón Ortega Quero au hautbois et Magdalena Hoffmann à la harpe sont resplendissants.


Mais il y a cependant derrière cette élégance un petit bémol. Certaines pages de cette œuvre demandent un certain dramatisme qui est ici un peu effacé. Les trompettes en sourdine dans le début de l’Introduzione pourraient être un peu plus inquiétantes, la sublime Elegia centrale est un peu trop sereine. Ces moments sont parfaitement en place et remarquablement rendus mais l’approche est un peu lisse et pourrait être plus caractérisée.


Les musiciens auront plusieurs occasions de retrouver Tabea Zimmermann, artiste en résidence pour cette saison, dont en particulier en février une création de Nikolaus Brass et en avril un programme où elle sera à l’archet et la baguette pour des œuvres de Hartmann, Britten et Chostakovitch.



Antoine Lévy-Leboyer

 

 

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