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Complicité

Lausanne
Salle Métropole
12/07/2022 -  et 8 décembre 2022
Serge Prokofiev : Symphonie n° 1 « Classique », opus 25
Ludwig van Beethoven : Concerto pour piano n° 1, opus 15
Gabriel Fauré : Pelléas et Mélisande (Suite), opus 80
Maurice Ravel : Ma mère l’Oye (Suite)

Martha Argerich (piano)
Orchestre de Chambre de Lausanne, Renaud Capuçon (direction)


(© Yuri Pires Tavares)


C’est dans une salle Métropole pleine à craquer que l’Orchestre de Chambre de Lausanne (OCL), sous la baguette de son directeur artistique Renaud Capuçon, a accompagné Martha Argerich dans le Premier Concerto de Beethoven. Il était logique qu’une telle affiche attire la foule des grands soirs, d’autant que la célèbre pianiste ne s’était plus produite à Lausanne depuis plus de dix ans. Pour sa deuxième saison à la tête de l’OCL, Renaud Capuçon – qui vient par ailleurs de se voir confier la responsabilité des Rencontres musicales d’Evian – a fait jouer son carnet d’adresses et a réussi à inviter d’autres pointures de la musique classique, qui devraient elles aussi drainé un large public, si ce n’est faire le plein. Alors que l’excitation dans la salle était à son comble, le chef et la soliste sont arrivés sur scène en affichant une belle complicité. Il faut dire qu’ils se produisent ensemble depuis plus de vingt ans et qu’ils viennent de graver un disque, ceci expliquant très certainement cela. Quoi qu’il en soit, leur connivence faisait plaisir à voir. Oubliant pour une fois son impétuosité proverbiale, Martha Argerich s’est montrée attentive aux musiciens et aux changements de tempo, réussissant à trouver l’équilibre idéal entre le piano et l’orchestre, aidée en cela par un Renaud Capuçon très concentré lui aussi. Si elle a fait du Premier Concerto de Beethoven depuis longtemps un de ses chevaux de bataille, Martha Argerich n’en finit pas d’émerveiller le public par sa capacité, à plus de 80 ans, à raconter à chaque fois une nouvelle histoire, avec une fraîcheur jamais démentie, une dextérité époustouflante, des passages virtuoses hallucinants, des transitions et des ruptures savamment ciselées et surtout, ce soir, une sérénité à toute épreuve et un mouvement lent d’une profondeur abyssale, dégageant une douceur infinie et une intense émotion. L’exécution s’est achevée sous un tonnerre d’applaudissements. Puis le chef a troqué sa baguette pour son violon et offert en bis, avec la soliste, le troisième mouvement de la Huitième Sonate pour violon et piano de Beethoven. Le morceau a été enchaîné à une cadence si rapide qu’on en est arrivé à se demander si les deux musiciens allaient finir ensemble, mais la crainte s’est finalement révélée infondée, avec à la clé, une nouvelle fois, les acclamations du public.


La soirée a débuté par la Première Symphonie « Classique » de Prokofiev, un hommage, non dénué d’humour, du compositeur russe à Haydn. L’OCL a d’emblée fait forte impression par son jeu précis, léger, vif et alerte, démontrant que la phalange avait la forme des grands soirs. Changement total d’atmosphère pour la seconde partie du concert, avec deux suites orchestrales de Gabriel Fauré et Maurice Ravel. Autant dans Pelléas et Mélisande que dans Ma mère l’Oye, l’OCL a mis en valeur le raffinement, la délicatesse et la transparence des partitions. Particulièrement généreux, le chef et les musiciens ont offert en bis la Chanson de nuit d’Elgar puis repris le dernier mouvement de la Symphonie classique de Prokofiev.



Claudio Poloni

 

 

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