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Brillant mais bruyant

München
Nationaltheater
10/16/2022 -  et 20*, 23, 28 octobre 2022
Giacomo Puccini : La fanciulla del West
Malin Byström (Minnie), Jonas Kaufmann (Dick Johnson), Claudio Sgura (Jack Rance), Kevin Conners (Nick), Bálint Szabó (Ashby), Tim Kuypers (Sonora), Roberto Covatta (Trin), Roman Chabaranok (Sid), Benjamin Taylor (Bello), Andrés Agudelo (Harry), Jonas Hacker (Joe), Martin Snell (Happy), Blake Denson (Larkens), Daniel Noyola (Billy Jackrabbit), Lindsay Ammann (Wowkle), Sean Michael Plumb (Jake Wallace), Thomas Mole (José Castro), Ulrich Ress (Le postillon)
Chor der Bayerischen Staatsoper, Kamila Akhmedjanova (chef de chœur), Bayerisches Staatsorchester, Daniele Rustioni (direction musicale)
Andreas Dresen (mise en scène), Mathias Fischer-Dieskau (décors), Frauke Meyer (assistante à la mise en scène), Sabine Greunig (costumes), Michael Bauer (lumières)


M. Byström, J. Kaufmann (© Wilfried Hösl)


Voici une soirée dont on pouvait attendre beaucoup sur le papier : un chef d’opéra rompu à la musique italienne, une soprano qui a fait ses preuves du répertoire mozartien vers des œuvres plus dramatiques, le ténor star demandé par toutes les scènes du monde entier... et une mise en scène qui a fait ses preuves dans les saisons précédentes.


La réalité est souvent plus complexe, les plans les plus travaillés ne se réalisent pas toujours et cette représentation n’a pas rendu ce que l’on pouvait espérer. Il est difficile de comprendre exactement ce qui s’est passé et quelles ont été les conditions des répétitions de ce qui n’est « qu’une reprise ». Mais même si Daniele Rustioni avait été le grand triomphateur des récents Troyens munichois (en dépit d’une mise en scène très contestable), son orchestre est ici continuellement trop fort. Les premières pages très richement orchestrées par Puccini impressionnent par leur puissance. A plusieurs reprises, on peut se demander si l’on est au Bayerisches Staatsoper ou bien dans la Herkulessaal voisine en train d’écouter l’Orchestre symphonique de la Radio bavaroise. C’est paradoxal dans la mesure où l’orchestre très virtuose est « théâtral » dans le meilleur sens du terme, expressif et plein d’émotions. Mais les chanteurs sont continuellement couverts et ne peuvent se stabiliser.


Si Malin Byström s’avère très crédible en tant qu’actrice, elle n’est pas à son aise vocalement en dépit de sa technique très solide. Ses aigus, qui d’habitude sont impeccables, ne sont pas là dans le premier acte puis manquent de couleur par la suite. Jonas Kaufmann met un bon moment à trouver ses marques. Son médium manque de projection et il n’est lui‑même que dans l’air du troisième acte. Géant par sa taille, Claudio Sgura a une belle présence et beaucoup de crédibilité scénique mais on ne peut apprécier la richesse de son timbre que lorsque l’orchestre se calme. Comme toujours à Munich, les rôles secondaires sont tenus par les membres de la troupe et sont solides et variés.


Il faut rappeler que le livret de cet opéra est bien simpliste et manque de crédibilité. La mise en scène d’Andreas Dresen évite les stéréotypes hollywoodiens. Les décors sont un peu sombres mais l’action avance avec fluidité. C’est une production solide sans grands atouts mais sans grands défauts.


Daniele Rustioni sera de retour pour la reprise de Nabucco fin avril et surtout mi‑mai pour une nouvelle production d’Aïda. Aura‑t‑il d’ici là pu apprivoiser l’acoustique et les dimensions de cette salle ainsi que le potentiel sonore de cet excellent orchestre ?



Antoine Lévy-Leboyer

 

 

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