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Roméo de retour

Paris
Maison de la radio et de la musique
09/30/2022 -  et 1er octobre 2022 (Versailles)
Hector Berlioz : Roméo et Juliette
Virginie Verrez (mezzo‑soprano), Andrew Staples (ténor), Edwin Crossley‑Mercer (baryton‑basse)
Chœur de Radio France, Lionel Sow (chef de chœur), Orchestre philharmonique de Radio France, Daniel Harding (direction)


D. Harding (© Julian Hargreaves)


Daniel Harding, maintenant libéré de l’Orchestre de Paris, revient diriger l’Orchestre philharmonique de Radio France qu’il connaît bien et avec qui l’entente a toujours tété excellente. Il est aussi familier du Roméo et Juliette de Berlioz, qu’il a notamment dirigé dans sa version complète en septembre 2019 à la Philharmonie de Berlin. Tout était donc a priori réuni pour un moment fort.


Si ce fut bien une belle soirée tout n’a pas fonctionné et force est de constater qu’elle a donc été à l’origine de quelques frustrations. Du côté des solistes, si Andrew Staples, le seul non‑francophone, tire bien son épingle du jeu, le chant compassé de Virginie Verrez et celui sans l’ampleur suffisante d’Edwin Crossley‑Mercer n’emportent pas la conviction.


En entendant ce soir le Chœur de Radio France, préparé par son nouveau directeur musical Lionel Sow, on imagine bien quelles pourraient être les lignes de force de son futur travail. Car si les voix sont certes bien au rendez‑vous, certaines le sont trop par rapport à d’autres, si le texte est bien audible, il manque parfois d’incarnation, surtout dans une telle œuvre. Quant aux nuances, surtout dans le petit chœur introductif où Berlioz est très précis sur ce qu’il attend de son petit effectif sans soprano, elles sont uniquement de l’ordre d’un mezzo forte constant un peu décevant. Quant au chœur d’hommes, voulu par le compositeur hors scène et qui est d’une extrême difficulté de mise en place, il n’a pas complètement fonctionné, le tempo lent choisi par Daniel Harding n’ayant sans doute pas aidé.


Mais Roméo et Juliette est d’abord une œuvre pour orchestre. C’est sans doute pourquoi on ne donne souvent que des extraits symphoniques. Rien à dire de ce côté avec un Philharmonique de Radio France en grande forme, disposé contrebasses côté jardin et violons de chaque côté du chef. On remarquera le peu de vibrato des cordes, qui fait perdre un peu de rondeur au son général dans cette salle à l’acoustique un peu sèche. L’Introduction est menée tambour battant et la Scène d’amour et le Scherzo de la reine Mab sont parmi les moments les plus réussis. Le Convoi funèbre de Juliette manque un peu de précision dans la mise en place de même que le toujours délicat début du Finale. Des louanges doivent être adressées, notamment au harpiste Nicolas Tulliez, à tous les bois (Magali Mosnier, Hélène Devilleneuve, Nicolas Baldeyrou), au cor solo Alexandre Collard et au magnifique pupitre de trombones, dont le choral au tout début de l’œuvre était impressionnant.


La plus belle musique du monde, comme disait Toscanini, n’est décidément pas près de livrer tous ses secrets, même à des interprètes de haut niveau.



Gilles Lesur

 

 

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