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Réjouissant et encourageant Paris
Théâtre de l’Œuvre
09/09/2022 - et 10, 11, 14, 15, 16, 17, 18, 21, 22, 23, 24, 25 septembre 2022
Matthieu Michard : Le Chat du Rabbin (création)
Neïma Naouri (Zlabya), Richard Delestre (Le Chat), Jean‑Michel Fournereau (Le Rabbin), Sinan Bertrand
Orchestre des Frivolités Parisiennes, Nicolas Chesneau (chef de chant)
Pascal Neyron (adaptation, mise en scène), Elisabeth de Ereno (collaboratrice artistique), Casilda Desazars (scénographie, accessoires), Sabine Schlemmer (création costumes), Julia Brochier (réalisation costumes), Florent Jacob (lumières), Nathalie Cabrol (création vidéo)
Retour à Paris dans le charmant petit Théâtre de l’Œuvre, situé dans la Nouvelle Athènes, de l’Orchestre des Frivolités Parisiennes dans un spectacle divertissant inspiré de la bande dessinée éponyme de Joann Sfar.
Depuis une vingtaine d’années, les aventures du Chat du Rabbin, bande dessinée de Johann Sfar donnant la vie et la parole au chat d’un rabbin séfarade d’Alger, beaucoup plus futé, savant sur la théologie et philosophe que son maître, lequel incarne avec un trait affectueusement parodique les particularités de la religion juive. Mettre en scène ne serait‑ce que les principales caractéristiques et quelques répliques cultes de cette saga qui en est à son douzième album (La Bible pour les chats vient de paraître aux éditions Dargaud) est un défi qu’ont habilement relevé Pascal Neyron et Oldelaf, responsables respectivement de l’adaptation et mise en scène et des dialogues. En une heure vingt, ils ont réalisé non un résumé mais un chemin dans l’action telle qu’elle est narrée dans les premiers albums. Les décors de Casilda Desazars et les costumes de Sabine Schlemmer, bien fidèles à l’univers graphique, de Sfar évoquent délicieusement la casbah d’Alger et le cadre des nuits parisiennes dans lesquelles se laisse entraîner le Rabbin. Eclairages et effets vidéo sont utilisés avec efficacité pour animer l’ensemble.
N. Naouri (© Les Frivolités Parisiennes)
Mais ce divertissement est surtout un spectacle musical dont la réussite est superbe. La musique de Matthieu Michard évoque à merveille l’atmosphère sensuelle arabo-andalouse d’Afrique du Nord et les lyrics d’Oldelaf sont composés dans la pure tradition de la comédie musicale française. Michel Legrand n’est jamais loin et on s’en réjouit. Les quatre acteurs chanteurs sont impeccables autant Richard Delestre incarnant un Chat rusé, Neïma Naouri charmante Zlabya, fille du Rabbin, et Jean‑Michel Fournereau, ce Rabbin farfelu, ainsi que Sinan Bertrand dans les rôles silhouettes. Les douze musiciens de l’Orchestre des Frivolités Parisiennes en costumes clairs et habilement répartis dans la scénographie rivalisent d’entrain pour donner une véritable dynamique à ce spectacle réjouissant et encourageant en ces temps moroses.
Olivier Brunel
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