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Aux couleurs de l’Ukraine

Paris
Philharmonie
09/07/2022 -  & 29 août (Hamburg), 2 (London), 5 (Luzern) septembre 2022
Ernest Chausson : Poème, opus 25
Karol Szymanowski : Concerto pour violon n° 1, opus 35
Antonín Dvorák : Symphonie n° 7, opus 70, B. 141

Lisa Batiashvili (violon)
The Philadelphia Orchestra, Yannick Nézet‑Séguin (direction)


L. Batiashvili, Y. Nézet‑Séguin (© Todd Rosenberg)


Habillée aux couleurs de l’Ukraine, c’est la magnifique violoniste géorgienne Lisa Batiashvili qui a été, après Angel Blue la veille, la dame de cœur du second concert de l’Orchestre de Philadelphie sous la direction de son chef, Yannick Nézet‑Séguin.


Et avec deux œuvres aussi atypiques, dissemblables et passionnantes que possibles du répertoire du violon. Le Premier Concerto pour violon (1916) de Szymanowski (dont leur enregistrement vient d’être publié) est d’une modernité étonnante par son orchestration et l’exploitation des capacités sonores de l’instrument, qui doit flotter au‑dessus d’un pupitre de cordes soutenu. La violoniste était malheureusement trop souvent (hormis dans l’ébouriffante cadence) couverte par l’orchestre, auquel on peut lors d’un concert unique pardonner la méconnaissance des pièges acoustiques d’une salle de tournée. On a pu en revanche apprécier les qualités sonores et virtuoses et le lyrisme sensuel de Lisa Batiashvili dans le Poème (1896) de Chausson, de facture beaucoup plus lyrique et romantique, qui avec ses alternances entre le soliste et l’orchestre offrait à la violoniste l’occasion de briller. Tout comme dans les deux bis offerts généreusement, d’abord accompagnée au piano par le chef (la partition de Szymanowski, comportant un piano, permettait ce luxe) d’une transcription par Jascha Heifetz de Beau soir de Debussy, puis seule avec Doluri du compositeur géorgien Aleksandre Machavariani.


Avec la Septième Symphonie de Dvorák, Yannick Nézet‑Séguin n’a pas cherché à faire la même démonstration d’orchestre brillante que la veille avec l’Eroica de Beethoven, l’œuvre de facture et dimensions brahmsienne ne s’y prêtant guère. L’exécution, magnifique dans sa conduite et la qualité des pupitres de l’orchestre, n’était pas exempte d’excès sonores mais restait un modèle de lecture passionnée d’une œuvre au romantisme échevelé.


Générosité encore avec deux bis : une bouleversante Prière pour l’Ukraine de Valentin Silvestrov, puis la Vingt et unième des Danses hongroises de Brahms orchestrée par Dvorák, dont le chic et la brillance permettaient de se rappeler que l’Orchestre de Philadelphie fut, sous la direction de Leopold Stokowski, l’orchestre de Fantasia ! A l’issue de la représentation, lors d’une réception privée, les insignes d’officier de l’ordre des Arts et des Lettres ont été remis par Laurent Bayle au chef québécois.



Olivier Brunel

 

 

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