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Vagues à Deauville

Normandie
Théâtre du Casino Barrière
08/10/2022 -  
Robert Schumann : Quatuor n° 3 en la majeur, opus 41 n° 3
César Franck : Quintette avec piano en fa mineur, FWV 7

Quatuor Hanson : Anton Hanson, Jules Dussap (violon), Gabrielle Lafait (alto), Simon Dechambre (violoncelle) – Adam Laloum (piano)


A. Laloum, A. Hanson, J. Dussap, G. Lafait, S. Dechambre (© Stéphane Guy)


Le huitième et dernier concert de l’Août musical 2022 proposait une nouvelle étape au sein de la musique de chambre de Robert Schumann (1810‑1856), après celles des concerts précédents, avant de clore le festival de cette année avec César Franck (1822‑1890).


Le Troisième Quatuor (1842) de Robert Schumann, le plus ambitieux de la série des trois quatuors de son Opus 41, était interprété par le Quatuor Hanson, fondé en 2013 et que l’on avait beaucoup apprécié lors de ses venues à Deauville en 2018 et 2019. Le début, assez beethovénien, inquiète par le manque de justesse ou des problèmes d’accord mais tout cela est vite surmonté. D’emblée, une certaine tension nous saisit dans cette œuvre à l’instabilité permanente. Le deuxième mouvement est très prenant tandis que le troisième est marqué par une douceur simple. Le Final avec ses danses populaires est absolument charmant et sa gaîté nous ravit. Rien de compassé, de lourd, dans l’interprétation des Hanson. Non seulement il y a une perfection technique, une coordination remarquable mais aussi une homogénéité et un grain naturel qui les placent au sommet.


C’est le Quintette pour piano et cordes (1880) de Franck qui occupait l’intégralité de la seconde partie du concert, comme pour le septième concert du festival de Pâques de 2016. Le pianiste Adam Laloum revenait pour l’occasion sur les lieux de ses débuts pour accompagner le Quatuor Hanson que ConcertoNet avait entendu dans cette même œuvre en avril dernier à Venise mais avec Ismaël Margain au piano, un autre habitué de Deauville.


Le piano est omniprésent dans la partition de Franck ; ses graves déferlent sur la grève comme des vagues mais ici le piano n’écrase pas tout, d’autant que, presque au centre de la scène alors que les cordes sont au bord, il n’est pas favorisé par l’acoustique. Adam Laloum mesure au trébuchet le poids exercé sur les touches et démontre une nouvelle fois combien il est un remarquable chambriste. De leur côté, les Hanson savent faire couver le feu des passions avant le déferlement final. Le succès est dans ces conditions au rendez-vous. Il se traduit par de nombreux rappels.


Ainsi s’achevait brillamment le vingt et unième Août musical, tenu encore une fois grâce au dynamisme de l’association des Amis de la musique à Deauville, au dévouement de ses bénévoles et à l’investissement inaltérable de son directeur artistique Yves Petit de Voize. Celui‑ci avait rappelé en début de concert, au milieu des remerciements classiques de fin de festival, impliquant notamment ses partenaires, privés et publics, la Fondation Singer‑Polignac et le maire de la ville, Philippe Augier, les objectifs du festival – des concerts faits avant tout pour les jeunes musiciens – ainsi que les principes de sa charte. Il s’agissait au passage de justifier la présence d’une œuvre contemporaine (Trio de Mauricio Kagel) au programme du concert de la veille, laquelle a dû faire jaser au Casino de Deauville. De notre côté, on espère que le directeur artistique tiendra bon et continuera d’inscrire des œuvres de notre temps à ses programmes ! Si les jeunes ne défendent pas celles‑ci, qui le fera ?


Prochain festival, celui de Pâques, entre le 22 avril et le 7 mai 2023.



Stéphane Guy

 

 

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