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Une soirée exemplaire Normandie Deauville (Salle Elie de Brignac-Arqana) 07/30/2022 - Wolfgang Amadeus Mozart : Divertimento pour trio à cordes en mi bémol majeur « Puchberg », K. 563
Gabriel Fauré : Quatuor pour piano et cordes n° 1 en ut mineur, opus 15 Trio Arnold : Shuichi Okada (violon), Manuel Vioque‑Judde (alto), Bumjun Kim (violoncelle) – Ismaël Margain (piano)
I. Margain, B. Kim, M. Vioque‑Judde, S. Okada (© Stéphane Guy)
Le deuxième concert de l’Août musical de cette année était consacré à deux chefs‑d’œuvre du répertoire de musique de chambre. En première partie, était tout d’abord proposé le Divertimento pour trio à cordes (1788) de Wolfgang Amadeus Mozart (1756‑1791), dédié par le compositeur à un ami généreux et frère de loge maçonnique, Michael Puchberg, œuvre a priori modeste et légère mais en fait partition monumentale par sa durée et d’une richesse harmonique et thématique assez stupéfiante. Le Trio Arnold, créé en 2018 par trois jeunes solistes membres seniors de l’Académie Seiji Ozawa, aborde l’œuvre avec prudence et humilité mais fournit une prestation de très haute tenue, l’homogénéité des membres du trio étant particulièrement frappante. Si le deuxième mouvement paraît presque superficiel, le trio convainc davantage dans les menuets nonobstant quelques graves un peu écrasés au violoncelle, et c’est bien l’émotion qui nous étreint dans l’allegro final.
Après s’être attaqué au Second Quatuor pour piano et cordes à Deauville en août 2021, le Trio Arnold livre un Premier Quatuor (1880) de Gabriel Fauré (1845‑1924) de toute beauté. En compagnie d’un Ismaël Margain d’une grande souplesse et ne cherchant pas à s’imposer, il sert ce chef‑d’œuvre avec une subtilité et une intelligence constantes, saluée à juste titre par le public. Très attentif, celui‑ci, malheureusement trop peu nombreux, obtient ensuite sans problème un bis : ce sera une reprise du Scherzo.
Il ne faisait pas de doute à l’issue d’un tel concert, remarquable à maints égards, que le Trio Arnold devait rapidement s’imposer comme un ensemble majeur sur le créneau peu fréquenté du trio à cordes.
Si le festival proprement dit ne reprend que le mardi 2 août, les mélomanes peu attirés par le sable ou désirant fuir la plage polluée par une soupe sonore anglo‑saxonne diffusée à longueur de journée par le Bar du soleil ne sont pas abandonnés pour autant. Le dimanche 31 juillet est proposé, en marge, un concert d’orgue et piano en l’église paroissiale Saint‑Augustin en dépit de son acoustique, peu favorable, et une première table ronde sur le thème Musique & Sport au centre culturel des Franciscaines, deux autres devant tourner autour de Musique et gastronomie (4 août) puis Musique et sacré (5 août).
Stéphane Guy
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