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Opera für Alle München Nationaltheater 06/05/2022 - Georg Friedrich Händel : Giulio Cesare in Egitto, HWV 17 : Ouverture [1] – Rinaldo, HWV 7 : « Cara sposa, amante cara » [2]
Robert Schumann : Fantasiestücke, opus 12 : 1. « Des Abends » [3]
Serge Rachmaninov : Douze Romances, opus 21 : 7. « Zdes’ khorosho » [4]
Giuseppe Verdi : Messa da requiem : « Dies Iræ » & « Tuba mirum »
Edward Elgar : Enigma Variations, opus 36 : « Nimrod » [5] Olga Kulchynska [4] (soprano), Jakub Jósef Orlinski [2] (contre‑ténor), Wolfgang Rieger [3, 4] (piano)
Chor der Bayerischen Staatsoper, Bayerisches Staatsorchester, Ivor Bolton [1, 2], Zubin Mehta [5] (direction)
Z. Mehta (© Wilfried Hösl)
Salle comble ce dimanche de Pentecôte pour une heure et quelques de célébrations avec un programme court de musique, quelques discours, dont le Sonnet 146 de Shakespeare lu par Sir Mark Elder, et une série de films rendant un hommage plein de fantaisie, d’espièglerie et de malice à Sir Peter Jonas, intendant de l’Opéra de Munich de 1993 à 2006 et disparu en 2020.
Sir Peter Jonas a travaillé en Angleterre avant de s’occuper de l’Orchestre symphonique de Chicago puis de l’English National Opera et enfin de l’Opéra d’Etat de Bavière. On lui doit toute une série d’initiatives comme l’introduction dans le répertoire de cette maison d’opéras baroques ; c’est lui qui a fait venir Zubin Mehta en tant que chef invité puis en tant que directeur musical ; c’est lui qui a révélé quantité de chanteurs (dont Anja Harteros...) ; c’est lui qui a lancé les concerts de fin de festival ouverts à tout public Max‑Joseph‑Platz.
Durant toutes ces années, Sir Peter Jonas était une présence constante dans cette maison, souriant, espiègle et passionné. Les documents filmés le montrent lors des traditionnelles représentations de fin d’année de La Chauve‑Souris en train non seulement d’annoncer les artistes invités mais aussi de se produire dans des danses désopilantes devant un public séduit et des danseuses... ravies. La maladie l’avait contraint de se retirer mais il était toujours présent, reconnaissable par sa grande taille ainsi que ses sempiternelles chaussettes rouges.
C’est lui qui avait composé ce programme. Son ami Daniel Barenboim, hélas souffrant, n’a pas pu se joindre à cet hommage mais que de fidèles sur cette scène, en particulier Ivor Bolton et Zubin Mehta. A peine une vingtaine de minutes de musique, mais toute la salle et les musiciens étaient bien là, sachant très bien ce que la vie musicale munichoise doit aux compositeurs, aux artistes mais aussi à des dirigeants visionnaires comme Sir Peter Jonas.
Antoine Lévy-Leboyer
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