About us / Contact

The Classical Music Network

Aix-en-Provence

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Le show Wang

Aix-en-Provence
Grand Théâtre de Provence
04/18/2022 -  et 30 mars (Vancouver), 1er (Seattle), 3 (San Francisco), 6 (Los Angeles), 8 (Kalamazoo), 10 (Chicago), 12 (New York), 20 (London), 22 (Paris), 24 (Praha), 26 (Wien) avril, 15 (Amsterdam), 17 (Berlin) mai, 26 juillet (Verbier) 2022
Ludwig van Beethoven : Sonate pour piano n° 18 en mi bémol majeur, opus 31 n° 3
Arnold Schoenberg : Suite pour piano, opus 25
Győrgy Ligeti : Etudes n° 6 « Automne à Varsovie » et n° 13 « L’Escalier du diable »
Alexandre Scriabine : Sonate pour piano n° 3 en fa dièse mineur, opus 23
Isaac Albéniz : Iberia (Troisième Cahier) : 3. « Lavapiés »
Nikolaï Kapoustine : Préludes, opus 53 n° 10 et n° 11

Yuja Wang (piano)


Y. Wang (© Festival d’Aix‑en‑Provence)


Mademoiselle Yuja Wang, pianiste chinoise, est une acrobate.
Le premier exploit qu’elle accomplit en entrant en scène est de se rendre à son piano. Juchée sur des talons aiguilles démesurés, elle se déplace avec des précautions de funambule pour ne pas s’écrouler sur scène.
Une fois assise sur son tabouret, elle rabat pudiquement sur ses genoux les pans de sa robe fendue jusqu’aux hanches, sachant pertinemment que ceux‑ci ne tarderont pas à glisser, offrant au public l’affriolant spectacle de ses jolies jambes.
Tout cela fait partie du show Wang. Car le concert de Yuja Wang n’est pas un récital mais un show.


Où Mademoiselle Wang est acrobate, c’est aussi dans sa façon de jouer. Sa virtuosité est phénoménale. Les deux études de Ligeti qu’on entendit lors du concert au Festival de Pâques à Aix‑en‑Provence, ainsi que les variations sur la « Badinerie » de Bach ou sur Carmen de Bizet qu’elle donna en bis furent époustouflantes.


L’ennui est que derrière ces performances, il y a peu d’émotion musicale. Les passages lents sont sans caractère. Sa Dix‑huitième Sonate de Beethoven fut sans sensibilité. On n’entendit pas non plus les tourments du destin que contient la Troisième Sonate de Scriabine. Il ne coula aucun sang espagnol dans Iberia d’Albéniz. Dans la Suite de Schoenberg que Yuja Wang eut la bonne idée de programmer, aurait pu passer quelque chose d’émouvant qu’on n’a pas entendu. Oublions l’insignifiance de deux préludes jazzifiants d’un certain Kapoustine – oui, Kapoustine, pas Raspoutine !


Mais chaque fois que la virtuosité reprenait le dessus, Yuja Wang mettait la salle en transes. Les arpèges repartaient en rafales, les octaves en bourrasques, les traits en fusées. Au pays du Mistral, le coup de Wang balayait tout sur son passage...



André Peyrègne

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com