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Débuts en trio Venezia
Palazzetto Bru Zane
04/02/2022 -
Pauline Viardot : Sonatine pour piano et violon
Lili Boulanger : Nocturne – Cortège – D’un matin de printemps
César Franck : Trio concertant avec piano , opus 1 n° 1
Frank Braley (piano), Anna Agafia (violon), Ari Evan (violoncelle)
A. Agafia, F. Braley, A. Evan (© Matteo De Fina)
Au‑delà de l’image d’organiste mystique et austère, le festival 2022 de la Fondation Palazzetto Bru Zane à Venise s’applique à réhabiliter la grande figure du postromantisme français qu’était César Franck (1822‑1890).
Ernest Chausson, Vincent d’Indy, Louis Vierne, Guy Ropartz, Charles Tournemire et Pierre de Bréville sont certainement les disciples les plus connus de César Franck. Son influence s’est étendue au‑delà de sa classe d’orgue et ses élèves ont fait beaucoup pour sa postérité. Son œuvre ne s’est pas limitée au répertoire de cet instrument. Le premier concert du festival « L’Univers de César Franck » en fait la preuve en programmant son premier opus, qui est un trio avec piano, ainsi que deux compositions de deux femmes directement influencées par lui, Pauline Viardot et Lili Boulanger.
Dès son Opus 1, César Franck a affiché son goût « cyclique ». Pas autant que dans la Sonate pour violon et piano ou le Quintette certes, mais ce premier (de trois) trios composés à l’âge de 20 ans en 1843 est empreint de ce procédé d’écriture. Cette ouvre qui n’a rien de salonnard est de caractère assez dramatique, d’un romantisme exacerbé, avec une partie de piano très complexe que Frank Braley a tenue avec beaucoup d’énergie, en soutien de ses partenaires, la violoniste danoise Anna Agafia et le violoncelliste américain Ari Evan, tous deux artistes en résidence à La Chapelle musicale Reine Elisabeth à Bruxelles.
Les œuvres qui complétaient le programme de ce premier concert étaient pour beaucoup des découvertes. Une Sonatine pour piano et violon de Pauline Viardot (1821‑1910) en quatre mouvements, rare excursion dans la musique de chambre dans laquelle on décèle cependant un goût musical plus raffiné que dans ses mélodies. Anna Agafia a fait preuve d’une sonorité superbe, notamment dans le Scherzo, très rhapsodique. Les trois pièces de Lili Boulanger (1893‑1918) – Nocturne, Cortège et D’un matin de printemps – s’enchaînent comme une sonate, avec une nette influence fauréenne mais aussi ce parfum harmonique et cette simplicité d’écriture propres à cette importante compositrice, titulaire du Prix de Rome.
Olivier Brunel
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