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Féerie industrielle

Paris
Opéra Bastille
03/26/2022 -  et 29* mars, 1er, 4, 7, 10, 13, 16, 19, 22, 25, 28 avril 2022
Jules Massenet : Cendrillon
Tara Erraught (Cendrillon), Daniela Barcellona (Madame de La Haltière), Anna Stéphany (Le Prince charmant), Kathleen Kim (La Fée), Charlotte Bonnet (Noémie), Marion Lebègue (Dorothée), Lionel Lhote (Pandolfe), Philippe Rouillon (Le Roi), Cyrille Lovighi (Le doyen de la faculté), Olivier Ayault (Le surintendant des plaisirs), Vadim Artamonov (Le Premier Ministre), Corinne Talibart, So‑Hee Lee, Stéphanie Loris, Anne‑Sophie Ducret, Sophie van de Woestyne, Blandine Folio Peres (Esprits)
Chœurs de l’Opéra national de Paris, Ching‑Lien Wu (cheffe des Chœurs), Orchestre de l’Opéra national de Paris, Carlo Rizzi (direction musicale)
Mariame Clément (mise en scène), Julia Hansen (décors, costumes), Ulrik Gad (lumières), Etienne Guiol (vidéo), Mathieu Guilhaumon (chorégraphie)


(© Monika Rittershaus/Opéra national de Paris)


Jules Massenet est privilégié cette saison à l’Opéra Bastille, car après une reprise de Manon en février, c’est Cendrillon qui, plus d’un siècle après sa création, entre au répertoire de l’Opéra national de Paris.


L’œuvre de Jules Massenet d’après le conte de Charles Perrault est qualifiée de « conte de fées en quatre actes et six tableaux ». De fait, le livret d’Henri Cain suit de près le conte auquel il ajoute un supplément de férie. Là où Rossini et Jacopo Ferretti avaient cultivé le côté grinçant et parodique du conte, Massenet et Cain ont privilégié l’étude psychologique des personnages au risque de céder à quelques longueurs et tunnels qui ralentissent souvent l’action.


Mariame Clément l’a située dans le Paris industriel au temps de la création (1899), époque troublée par le retour d’Emile Zola en France et par l’affaire Dreyfus. Son parti pris fonctionne parfaitement avec un décor mi industriel, mi bourgeois, pour les scènes chez Madame de La Haltière et une réplique du Grand Palais, inauguré au tournant du siècle, pour la très spectaculaire scène du bal. Sa direction d’acteurs est d’une minutie et d’une exactitude constantes. Elle a tiré le maximum des chanteurs de cette distribution, dont certains brillent plus par le jeu que par le chant.


Le soprano irlandais Tara Erraught ne manque pas de charme vocal mais se heurte souvent aux limites de ce rôle écrit pour un soprano plus agile. Le mezzo‑soprano anglais Anna Stéphany se tire beaucoup mieux du rôle du Prince mélancolique, à qui elle donne une crédibilité physique qui va au‑delà de l’habituelle habileté des rôles en pantalon. La Fée marraine est superbement chantée par le colorature américain Kathleen Kim, qui se joue des aigues et de la légèreté du rôle. Daniella Barcellona surjoue un peu le rôle caricatural de la marâtre Madame de La Haltière mais elle y déploie de très belles qualités vocales.


Chez les hommes c’est le personnage sacrifié du père, le bon mais lâche Pandolfe, qui, chanté par Lionel Lhote, domine la distribution. Tous brillent par une excellente diction française. Les utilités nombreuses de la distribution étaient parfaitement tenues et le Chœur, qui a une part importante, était très bien préparé. Le chef italien Carlo Rizzi menait avec une joie évidente et beaucoup de finesse cette riche partition orchestrale à la tête d’un orchestre maison impeccable.



Olivier Brunel

 

 

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