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Manon- Ah ! Combien ce doit être amusant... De s’amuser...toute une vie Ah partons ! (Manon, Acte I, scène VIII)

Milano
Teatro alla Scala
07/12/1999 -  et 14, 16, 19, 22*, 23 et 24 juillet 1999
Jules Massenet : Manon
Giuseppe Sabbatini / William Joyner le 23.07(Le Chevalier Des Grieux) ; Alain Vernhes (le Comte Des Grieux) ; Gino Quilico / Manuel Lanza* (Lescaut) ; Cristina Gallardo-Domas / Leontina Vaduva* (Manon) ; Franck Ferrari (Brétigny) ; Charles Burles / Ugo Benelli* (Morfontaine) ; Anna Zoroberto (Poussette) ; Anja Kampe (Javotte) ; Sonia Prina (Rosette) ; Silvestro Sammaritano (l’hôtelier) Choeurs et Orchestre de la Scala ; Gary Bertini (direction) Nicolas Joël (mise en scène) ; Ezio Frigerio (décors), Franca Squarciapino (costumes) Coproduction avec le Théâtre du Capitole à Toulouse

Qui nierait cette phrase que chante Manon, dans un soupir de regret, à la fin du premier acte ? En ce mois de juillet, l’opéra-comique de Massenet a réinvesti la scène du Teatro alla Scala –soigneusement emmaillotté pour travaux extérieurs- après trente ans d’absence. Les derniers interprètes de Manon se nommaient Mirella Freni, Alfredo Kraus ou Luciano Pavarotti, en décembre 1969….Ce retour prenait donc des allures d’événement. Il ne fallait pas se laisser abuser par quelques loges déjà vides des milanais qui désertent, à cette époque estivale, leur ville. Michel Plasson aurait dû diriger cette Manon coproduite avec le Théâtre du Capitole à Toulouse ; des ennuis de santé l’en ont brutalement empêché et c’est Gary Bertini qui s’est trouvé à la tête de l’orchestre de la Scala, que l’on a pu, parfois, trouver un peu distrait...

La mise en scène classique de Nicolas Joël se déroulait dans les très beaux décors de Ezio Frigerio. À une époque où bien souvent un décor unique est modulé au cours de l’ouvrage, la beauté des tableaux très réalistes (il me faudra aller vérifier une statue à Saint-Sulpice…) séduisait bien qu’on pouvait déplorer une certaine monotonie des couleurs : sol de marbre noir, couleurs pastels, tout se déclinait en gris, blanc, beige… Beauté également des éclairages qui accompagnaient à merveille la mort de Manon ; mais dans l’ensemble, une atmosphère de tristesse permanente, même au Cours–la–Reine, comme si Manon n’était pas cette simple coquette mais une femme complexe qui , bien qu’à l’heure de sa gloire, demeure poursuivie par l’idée de la mort et du temps qui fuit comme son propos l’illustre souvent (" si Manon devait mourir ", " profitons bien de la jeunesse " etc.). Les chanteurs ne semblaient pas incommodés par la position un peu en retrait de la scène effective ce qui pourtant, au vu des dimensions de la Scala, pouvait ne pas sembler être une heureuse idée.

C’est une Manon de chair et de sang ainsi que son amour charnel pour Des Grieux qui sont au centre de la mise en scène de Nicolas Joël. La soprano chilienne Cristina Gallardo-Domas –qui faisait ici ses débuts dans le rôle– interprète un " N’est-ce plus ma main " absolument bouleversant, sa lourde sensualité trouvant dans cet air sa pleine mesure, tandis qu’on la sent moins reine qu’on ne le voudrait, peut-être, dans " Je marche sur tous les chemins ". On regrette cependant qu’une artiste de cette qualité ne soit pas davantage compréhensible. À cet endroit, la Manon de Leontina Vaduva est irréprochable. Si la soprano d’origine roumaine a chanté sa première Manon au Capitole de Toulouse, en 1987, sous la direction de Michel Plasson , elle a manifesté, lors des représentations de la Scala, certaines difficultés dans les aigus, bien souvent criés. En dépit d’un admirable " Adieu, notre petite table ", le public s’est montré peu convaincu, avide des contre-ré, pourtant absents de la partition originale. Giuseppe Sabbatini a ému avec un " Rêve ", chanté piano, d’un raffinement impalpable. La qualité du phrasé, la suavité des inflexions et l’absolue maîtrise du souffle du ténor italien en font un Des Grieux mémorable. Alain Vernhes est un Comte des plus solennels, tandis que Gino Quilico campe un Lescaut ne connaissant que son intérêt. N’oublions pas, enfin, l’élégant et juste Brétigny de Franck Ferrari.

Laurence Varga


Quelques mots avec Giuseppe Sabbatini :
Entre deux représentations de Manon, le ténor italien, qui s’est fait une spécialité de l’opéra romantique italien et des rôles de demi-caractère de l’opéra français du XIXème siècle –c’est notamment dans le rôle-titre de Faust de Gounod que les parisiens l’ont entendu en 1993 puis en 1997-, nous offre l’occasion de le connaître un peu mieux.

L.V : Quelle place occupe Manon dans votre carrière ?

G.S. : J’ai chanté Des Grieux pour la première fois il y a tout juste dix ans, à Bologne, avec Raina Kabaivanska, puis nous l’avons repris ensuite à Ravenne et Naples. Bien sûr, par rapport à il y a dix ans, je me sens techniquement plus sûr, plus libre d’interpréter ce rôle qui compte des pages remplies d’émotion, comme le " rêve de Des Grieux " (" En fermant les yeux ") à la fin du deuxième acte. Il s’agissait à l’époque de mon second opéra français, puisque j’avais abordé Faust un an auparavant à l’Opéra de Rome, en remplacement d’un collègue défaillant. J’étais encore à mes tout débuts : j’ai commencé mes études de chant, poussé par mon entourage, en 1985, alors que j’avais achevé des études de contrebasse et que je me destinais à la direction d’orchestre. J’ai étudié avec Silvana Ferraro à Rome, pendant deux ans, puis remporté le concours international de Spolète en 1987 avec le rôle d’Edgardo (Lucia di Lammermoor, Donizetti); à partir de là tout est allé très vite.

L.V. : Qui vous a alors conseillé sur les rôles à aborder ou à éviter, il est parfois difficile de rester " sage " face aux demandes extérieures ?

G.S. : Je pense avoir toujours eu bien conscience de mon instrument, de mes facilités et de mes limites. J'ai très vite appris, ou ressenti, les rôles qui me convenaient et ceux que j’aborderai plus tard, au cours de ma carrière. Pour vous donner un exemple, on m’a proposé, en 1988, d’enregistrer Florindo du Maschere de Mascagni, mais j’ai tenu à interpréter le rôle d’Arlecchino qui, à l’époque, me convenait davantage. Aujourd’hui encore, je sais dire " non ".

L.V. : En novembre dernier, vous avez fait vos débuts dans Arnold (Guillaume Tell, Rossini repris durant les Wiener Festwochen, voir la critique du 1.05.99) au Wiener Staatsoper de Vienne. Ce rôle est célèbre pour ses aigus meurtriers et la " révolution " qu’il a engendrée dans la façon de les chanter. Je fais évidemment allusion à l’éternelle discussion relative à l’émission en voix de tête –dans l’esthétique du belcanto et qui correspond à l’interprétation de Nourrit lors de la création- et en voix de poitrine des contre-uts du rôle, introduite par Duprez, et que les italiens ont, à l’époque, qualifiée de " urlo francese ". Serait-il imaginable de restituer à " Asile héréditaire ", par exemple, sa couleur première ?

G.S. : Je crois que non, aujourd’hui les spectateurs seraient plus que déçus s’ils n’entendaient ces notes qu’ils attendent avec impatience ! Le vérisme est passé et l’oreille n’est plus familiarisée avec ces sonorités : il faudrait commencer par " rééduquer " les auditeurs ! Par ailleurs, c’est une technique qui, aujourd’hui, n’est plus vraiment maîtrisée par les interprètes. Dans le cas d’Arnold, on ne peut toutefois nier que le caractère héroïque du personnage corresponde assez bien à ces aigus sonores et victorieux. Mais il ne faut pas oublier qu’Arnold a également des airs de grâce et de douleur profondes…

L.V. : Cet opéra est le dernier composé par Rossini. Quel est votre sentiment sur les raisons qui l’ont motivé à se retirer ?

G.S. : Je considère Gioachino Rossini comme un génie. Je pense qu’il a introduit avec Guillaume Tell une nouvelle forme de musique mais que peut-être, en un sens, il ne la cautionnait pas suffisamment pour poursuivre la composition.

L.V. : Sur le plan scénique, vous faites toujours preuve d’une certaine aisance. Quelles sont vos relations avec les metteurs en scène ?

G.S. : Souvent les metteurs en scène se contentent de construire les relations du personnage avec le monde qui l’environne : ses gestes, ses attitudes mais se préoccupent peu de ce qui motive cette relation au monde, c’est-à-dire de la psychologie du personnage. Je ne fais évidemment aucune généralisation car il m’est arrivé de rencontrer des metteurs en scène tout-à-fait fantastiques et qui m’ont aidé à approfondir mon rôle ; de toute façon, je cherche toujours à construire une collaboration et en aucun cas une compétition. Parfois, le personnage est proche de vous et c’est aisé ; s’il est à l’encontre de votre nature, de votre tempérament, il faut davantage de temps pour l’intégrer, le faire sien ; il m’est parfois arrivé de me dire de temps à autre :" mais quel idiot d’agir ainsi " !

L.V. : Comment travaillez-vous la langue française car votre diction est irréprochable ?

G.S. : J’accorde effectivement beaucoup d’importance à la diction. Depuis les représentations de Manon à Londres, en 1994, sous la baguette de Sir Colin Davis, j’ai beaucoup travaillé avec Janine Reiss, dont l’expérience est irremplaçable, et je lis également beaucoup d’ouvrages français, anciens, relatifs aux compositeurs que j’interprète. J’écoute aussi des enregistrements anciens, en ce qui concerne la langue française Nicolai Gedda est un maître. Je m’imprègne de la prononciation, mais je construis, bien évidemment, les arias selon ma propre sensibilité. J’espère être ainsi parvenu à chanter " un bon français " !

L.V. : Sans aucun doute ! Et vous apportez le même soin à la langue russe ; je crois savoir que votre interprétation de Lenski (Eugène Onéguine, Tchaïkovsky) vous a valu le Prix " Abbiati ", décerné par la critique ?

G.S. : C’est exact, et c’est une distinction qui me tient à coeur.

L.V. : Vous interprétez également Hofmann (Les Contes d’Hoffmann, Offenbach), Faust (Faust, Gounod ; Damnation de Faust, Berlioz) , Roméo (Roméo et Juliette , Gounod), Nicias (Thaïs, Massenet), Werther (Werther, Massenet), Fra Diavolo (Fra Diavolo, Auber) ou Nadir (Les pêcheurs de perles, Bizet), dans le répertoire français. A qui va votre préférence ?

G.S. : Sans hésitation à Massenet, qui est le compositeur français que j’apprécie le plus. Sa musique est merveilleuse et très novatrice. Dans un futur lointain, je souhaite revenir à mon objectif premier, la direction d’orchestre, et diriger notamment ces grandes oeuvres du répertoire français que j’ai chantées et que j’aime beaucoup. Je me sens également très attiré par le répertoire allemand et en particulier Wagner….mais je n’opèrerai pas cette " mutation " avant une dizaine d’années, de toute manière ! Quant à mon rôle préféré, en ce qui concerne l’opéra français, il s’agit de Werther, même si je retrouve toujours avec bonheur Faust ou Des Grieux.

L.V. : Cette saison (1998-1999) s’est avérée particulièrement riche en prises de rôles : Dom Sebastien (Donizetti) à Bergame, Arnold (Guillaume Tell) à Vienne ou encore, un peu auparavant, Roméo à Turin. Quels sont vos projets immédiats ?

G.S. : Je pars bientôt au Japon, pour une tournée qui s’achèvera mi-octobre, et durant laquelle je chanterai à nouveau Faust de la Damnation et Nemorino de l’Elixir d’Amour et donnerai plusieurs récitals. Au mois d’octobre et début novembre, je serai de retour sur la scène de la Scala pour interpréter Don Ottavio sous la direction de Riccardo Muti. L’année se terminera à Londres par ma prise du rôle-titre de Benvenuto Cellini de Berlioz. Début 2000, je retrouverai Carlo (Linda di Chamounix, Donizetti) puis Arturo (I Puritani, Bellini) à Vienne, avec Edita Gruberova. Je me réjouis de revenir ensuite au théâtre du Châtelet (mars 2000), où j’avais donné un récital de mélodies de Paolo Tosti en 1989, pour les représentations de Mitridate, rè di Ponto, opéra composé par Mozart alors qu’il n’avait que quatorze ans ! Ce rôle est un véritable défi tant vocal que scénique….mais c’est une aventure passionnante.

Quelques références pour retrouver Giuseppe Sabbatini au disque :
Dernier en date, l’enregistrement de Mitridate par l’orchestre des Talens Lyriques sous la houlette de Christophe Rousset (DECCA), mais aussi Eugène Onéguine (Serenissima, 1994 ; direction Mark Ermler), La Bohème (EMI, 1990 ; Gianluigi Gelmetti dm) ou Simone Boccanegra (Capriccio, 1990 ; Roberto Paternostro dm) parmi les intégrales lyriques. En ce qui concerne les récitals, on retiendra tout particulièrement le Récital d’airs d’opéras paru chez Zyx en 1994 sous la direction de Stefano Ranzani. A noter également la Petite Messe Solennelle de Rossini chez DECCA dirigée par Riccardo Chailly, avec Daniela Dessì, Gloria Scalchi et Michele Pertusi.



A short interview with Giuseppe Sabbatini :

The italian tenor gives us an enlightning discussion of his career and future projects. Ever since his debut, twelve years ago, Giuseppe Sabbatini appeared, to many opera-lovers, to be the successor of Alfredo Kraus, because of his similar high register. His repertoire is composed mainly of 19th century Italian and French operas. Between two performances of Manon, this charming man was kind enough to answer some questions.

L.V. : Is Manon an important opera in your career ?

G.S. : The first time I sang the role of Des Grieux, it was in 1989 –10 years ago !- with Raina Kabaivanska, in Bologna. Then we sang the opera again together also in Ravenna and Naples. Of course I now feel much more assured from a technical point of view and that allows me to concentrate more on the emotional aspect. Massenet has composed very beautiful and stirring arias for Des Grieux, such as the " dream song ", which ends the second act. I had made my debut in French opera, however, one year earlier in Rome, with Faust, when I stood in for one of my colleagues. I started studying voice in 1985, because my family and friends encouraged me to do so : I was about to obtain my diploma in double bass, I intended to study conducting and had never even thought about singing. Then I studied with Silvana Ferraro, in Rome, and won the international competition in Spoleto in 1987 with Edgardo (Lucia di Lammermoor by Donizetti), and you know what happened after that…..

L.V. : Who advised you at that time ? I mean it is often difficult for young singers, especially tenors, to choose the right part at the right time.

G.S. : Yes, it is. In fact, I think I have the advantage being aware of what I can sing and what I cannot. I always have been. For instance, in 1988, I was asked to sing the role of Florindo in Maschere by Mascagni, but I held out for the part of Arlecchino, which was better for me at this time. It is important to be able to answer " no " at times, you just have to do it.

L.V. : In november 1998, You made your debut as Arnold (Guillaume Tell by Rossini ; the production was repeated in May 1999 during the WienerFestwochen. See the article 1st May), a very famous part with numerous top C’s. Nourrit sang these high notes with a head voice, as was usual to those times, whereas Duprez sang them with a chest voice, which horrified Italian operalovers but is now common practice. Do you think it possible, or even desirable, to go back to the previous technique ?

G.S. : No, I don’t think so. First of all, this technique is different from the usual for the high register and is not well known, nowadays, by singers. Secondly,it seems to me that people expect a certain kind of sound and that they will, in a way, be shocked or disappointed. It would require a different musical education ! By the way, don’t forget that the role of Arnold is also sung in the best " bel canto " manner ; he is not only heroic but also suffers doubts and pain...

L.V. : Do you have a personal opinion about why Rossini retired after writing Guillaume Tell ?

G.S. : I consider Rossini a genius. He very probably introduced a new kind of music for the years to come. On the other hand, it could have been a kind of music that was too distant for him, so he retired.

L.V. : On stage, you look very much at ease. How do you define your relations with directors ?

G.S. : Unfortunately, most directors get involved more with the behaviour of the character –I mean, his relationship with the world, the people around him- than in the psychological grounds for such attitudes. Outside and not sufficiently inside. I always hope I will find a director who really helps me to feel the part, to suggest new aspects that I had not previously seen. Of course, I have met fantastic directors, and what I have said is not generally true by any means…However, I always take great care to work in collaboration, not in competition. You see, sometimes you feel a role is very close to you, whereas sometimes it is not and it is much more difficult to act as the character might. It has happened to me that I say to myself : " what a foolish man, I would never behave that way ! "(he laughs).

L.V. : You sing a very good French. How do you practice ?

G.S. : It is true that I pay a lot of attention to my prononciation. In 1994, I sang Manon in Covent Garden under the baton of Sir Colin Davis, and since then I have studied a lot with Janine Reiss, who is absolutely fantastic. I also read old French books about the composers of the operas I sing. I also listened to recordings of Nicolai Gedda, who is a real reference for French and I hope that by now I sing in good French.

L.V. : Yes, you really do. I know you also sing the role of Lenski (Eugen Oneguin by Tchaikovsky) and you pay the same attention to the Russian language. Critics awarded you " Abbiati Prize " for your interpretation, didnt’they ?

G.S : Yes, they did. I am very proud of it.

L.V. : You sing many other French roles: Hofmann (Les Contes d’Hoffmann by Offenbach), Faust (Faust by Gounod and La Damnation de Faust by Berlioz) , Roméo (Roméo et Juliette by Gounod), Nicias (Thaïs by Massenet), Werther (Werther by Massenet), Fra Diavolo (Fra Diavolo by Auber) or Nadir (Les pêcheurs de perles by Bizet). Which is your favourite ?

G.S. : Without a doubt, Massenet is my favourite French composer. I find his music really wonderful and new. In the future, not immediate, I would like to conduct orchestras, which was my first ambition, and I would love to conduct the fantastic French operas I have sung. On the other hand, German operas also attract me a lot, such as Wagner’s….but not for another ten years ! My favourite role is probably Werther, even if I also love Faust and Des Grieux.

L.V. : During the past season (1998-1999) you made your debuts in several roles : Dom Sebastien (Donizetti) in Bologna, Arnold (Guillaume Tell) in Vienna and before that, Roméo in Turin. What have you planned for the coming months ?

G.S. : In August (1999) I will leave Italy for Japan ; I have a big opera tour with La Damnation de Faust, Elisir d’Amore and recitals. At the end of october I will return to Milan to sing Don Ottavio in Don Giovanni, wich will be conducted by Riccardo Muti. In December of this year I will be in London to make my debut in the title role of Benvenuto Cellini, another opera by Berlioz ! In January and February of the year 2000, I will be again in Vienna with Linda di Chamounix and I Puritani with Edita Gruberova. I shall be happy to return to the Théâtre du Châtelet in Paris in March 2000 : I gave a recital there in 1989, devoted to songs by Paolo Tosti. I will be making my debut in Mitridate, rè di Ponto. This opera was composed by Mozart when he was only fourteen years old, but it is a real challenge, both vocally and theatrically. A great challenge, which I like very much !

A partial discography :
Sabbatini’s latest CD is Mitridate with the Talens Lyriques Orchestra conducted by Christophe Rousset (DECCA). It was preceded by Eugen Oneguin (Serenissima, 1994 ; conducted by Mark Ermler), La Bohème (EMI, 1990 ; directed by Gianluigi Gelmetti), Simon Boccanegra (Capriccio, 1990 ; directed by Roberto Paternostro) or Le Maschere (CETRA, 1988, directed by Gianluigi Gelmetti) ; a Recital of operatic arias (Zyx, 1994, conducted by Stefano Ranzani) and , with regard to sacred music, La Petite Messe Solennelle by Rossini (DECCA, conducted by Riccardo Chailly) with Daniela Dessì, Gloria Scalchi and Michele Pertusi.
Propos recueillis et traduits par Laurence Varga


Laurence Varga

 

 

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