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Des abimes aux sommets

München
Isarphilharmonie
03/24/2022 -  et 25 mars 2022
Thomas Adès : The Exterminating Angel Symphony
Richard Strauss : Eine Alpensinfonie, opus 64

Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks, Daniel Harding (direction)


D. Harding (© Astrid Ackermann)


L’Ange exterminateur, opéra de Thomas Adès, a été créé au Festival de Salzbourg en 2016 sous la baguette du compositeur. Inspirée par le film de Luis Bunuel, l’œuvre a rencontré un succès immédiat et a été reprise à Londres et à New York. Fondée sur des thèmes de l’opéra, cette Symphonie a été commandée par plusieurs orchestres au‑delà de celui de Munich : Birmingham, Cleveland... Elle est en plusieurs parties, une introduction menaçante et grinçante, une marche assez démoniaque présentant une certaine splendeur sonore qui n’est pas sans évoquer le « Mars » des Planètes que ces mêmes artistes ont récemment jouées, et enfin, une série de danses gauches et grinçantes.


La pièce permet d’apprécier l’originalité de l’orchestration du compositeur anglais ainsi que sa maîtrise des rythmes. La mise en place assez exigeante laisse imaginer le travail réalisé par Harding et ses musiciens. Mais ces éléments étant dits, cette symphonie souffre d’un manque d’une certaine continuité. La scène n’est pas là et son absence se ressent. C’est une œuvre hybride, ni opératique ni vraiment symphonique, qui laisse un peu sur sa faim.


Donnée en seconde partie, la Symphonie alpestre est une pièce que les musiciens connaissent pour l’avoir jouée souvent sous la direction de Mariss Jansons. Dans cette œuvre à l’effectif monumental, la dynamique est vaste mais le son ne sature jamais et garde une certaine transparence. La lisibilité qu’obtiennent les musiciens permet d’apprécier la subtilité de l’orchestration. Les cordes savent garder couleur, volume et rondeur, les cuivres n’ont pas de dureté. Les solos de Carsten Duffin au cor sont brillants tandis que Johannes Moritz à la trompette trouve beaucoup de douceur dans le « Coucher de soleil ». Daniel Harding trouve une variété de nuances en particulier dans les passages plus doux. Sous sa baguette, l’œuvre trouve une modernité que l’on ne lui connaissait pas, regardant plus vers Schoenberg que vers Wagner.


Les musiciens donnaient cette Symphonie pour la première fois dans la salle de l’Isarphilharmonie dont l’acoustique est si réussie. Ils se sont souvent exprimés sur le fait que qu’ils apprécient pouvoir s’entendre entre eux dans cette salle avec beaucoup de facilité. Le public était ravi, et pour cause, mais ce qui était encore plus satisfaisant et significatif était de voir les musiciens ravis de leur prestation.



Antoine Lévy-Leboyer

 

 

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