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Printemps d’Auvergne

Monaco
Monte-Carlo (Théâtre des Variétés)
03/24/2022 -  
Komitas : Quatorze pièces sur des thèmes de chansons populaires arméniennes (transcriptions et arrangements Sergey Aslamazyan)
Bastien David : L’Ombre d’un doute (création)
Béla Bartók : Divertimento pour orchestre à cordes, Sz. 113, BB 118

Marie Ythier, Eric‑Maria Couturier (violoncelles)
Orchestre national d’Auvergne, Roberto Forés Veses (direction)


M. Ythier, R. Forés Veses, E.-M. Couturier (© Alain Hanel)


Le vent du printemps a poussé l’Orchestre national d’Auvergne jusqu’au rivage de la Méditerranée. Jusqu’au Printemps des arts de Monaco.


Cet orchestre est l’un de nos beaux ensembles à cordes français. Il a fait honneur à sa réputation en interprétant le Divertimento de Bartók sous la direction de Roberto Forés Veses. L’échange musical qui s’accomplissait entre les divers pupitres, dans le premier mouvement, avait la souplesse et l’élégance d’une conversation mondaine. L’orchestre déploya dans le deuxième mouvement une sorte de murmure féerique puis s’investit à plein dans les rythmes sauvages dans le mouvement suivant. Tout cela semblait si naturel qu’on aurait pu croire l’Auvergne devenue une nouvelle province hongroise !


Ce ne fut pas tout. Au programme figuraient les transcriptions pour orchestre de chansons du célèbre compositeur arménien Komitas. Cette musique est agréable, bien tournée, traversée ici ou là par la présence mélancolique de tierces mineures descendantes. Il y a des vibrations auxquelles on ne peut pas être insensible. L’Arménie nous parle à travers cette musique.


On assista aussi à la prenante création de Bastien David, L’Ombre d’un doute pour deux violoncelles et orchestre à cordes, commande du Printemps des arts. Ici la mélodie n’existe plus. Le compositeur joue des effets sonores répartis entre solistes et pupitres. Tout y passees: glissandos, sons harmoniques, jeux en sourdine, attaques sur le ponticello, sous le ponticello, col legno, balayage d’archet, effets de caresses, de grincements, d’arrachement. Tout cela est parfaitement organisé et fort efficace D’un pupitre à l’autre, ces effets se font écho, s’aimantent ou se repoussent. Il se dégage une belle énergie. Tout cela est du meilleur effet. Courbés au‑dessus de leurs instruments, les deux solistes entraînaient le reste des musiciens dans leur frénésie orchestrale comme deux chefs de bande. Marie Ythier en finesse, Eric‑Maria Couturier en force. Ce dernier, fascinant virtuose, était vêtu d’un maillot de corps échancré, épaules et bras nus, laissant voir muscles et tatouages – tenue inhabituelle à Monaco. Et pourtant, il n’y avait pas de piano à déménager ! L’œuvre s’intitulait L’Ombre d’un doute. Cela aurait mérité une explication. En tout cas, il n’y a pas l’ombre d’un doute sur un fait : le jeune compositeur Bastien David a des choses à dire et les dit bien.


Le site de Bastien David
Le site de Marie Ythier
Le site de l’Orchestre national d’Auvergne



André Peyrègne

 

 

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