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Excellent niveau vocal

Paris
Conservatoire national supérieur de musique et de danse
03/02/2022 -  et 4, 5*, 7, 9 mars 2022
Johann Strauss II : Die Fledermaus
Benoît Rameau (Eisenstein), Parveen Savart (Rosalinde), Aymeric Biesemans (Frank), Floriane Hasler (Orlofsky), Yeongtaek Seo (Alfred), Matthieu Walendzik (Falke), Lancelot Lamotte (Blind), Clémence Danvy*/Marie Lombard (Adele), Sébastien Dutrieux (Frosch), Thaïs Raï-Westphal (Ida), Etudiants de la direction des études chorégraphiques
Chœur du Conservatoire de Paris, Catherine Simonpietri (cheffe de chœur), Orchestre du Conservatoire de Paris, Lucie Leguay (direction musicale)
Nicola Raab (mise en scène), Cléo Laigret (scénographie), Lauriane Demissy (costumes), David Debrinay (lumière), Bruno Bouché (chorégraphie)


(© Ferrante Ferranti)


Comme chaque année, les étudiants en fin d’études vocales et instrumentales du Conservatoire de Paris présentent un spectacle qui leur donne une expérience au plus haut niveau, tout en permettant aux professionnels de repérer les plus doués d’entre eux. Après Le Tour d’écrou de Britten l’an passé, leur choix s’est porté vers l’opérette viennoise chère à Johann Strauss (1825-1899), ce qui permet l’adjonction d’un chœur composé spécialement pour l’occasion. Le bref intermède dansé au II donne quant à lui l’occasion de découvrir le talent des élèves dirigés par Bruno Bouché, tout en surprenant par le choix d’une musique électronique composée à partir de thèmes de Strauss – dont l’incontournable valse Le Beau Danube bleu.


Le niveau vocal de cette promotion est des plus réjouissants, tant on peine à trouver une faiblesse parmi les jeunes interprètes réunis. On se délecte d’emblée du chant radieux de Yeongtaek Seo (Alfred), au niveau technique superlatif, tandis que Benoît Rameau (Eisenstein) impressionne par son aisance scénique, avec un débit fluide et naturel. On aime aussi la fraîcheur de la Rosalinde de Parveen Savart, à l’aigu agile et aérien – même si l’on note des graves trop discrets lorsque la voix n’est pas en pleine puissance. A ses côtés, Clémence Danvy (Adele) s’impose par ses aigus rayonnants, tandis que Floriane Hasler (Orlofsky) donne une leçon d’articulation, au service d’un timbre splendide. La direction très solide de Lucie Leguay imprime quant à elle des tempi très vifs aux chanteurs, « pour les sortir de leur zone de confort » comme elle le précise dans le programme. Pour autant, ce rythme endiablé est parfois trop soutenu et surtout trop sonore dans les tutti, au détriment des chanteurs les moins puissants. C’est d’autant plus regrettable que l’orchestre donne beaucoup de plaisir, tout particulièrement un superbe pupitre de violoncelles.


La mise en scène de Nicola Raab, dont a pu découvrir le travail à Strasbourg dans Rusalka en 2019, puis à Dijon dans Macbeth en 2021, joue la carte de la sobriété, en s’appuyant sur une scénographie très sombre magnifiée par la variété du jeu d’éclairage. Comme à son habitude, l’Allemande ne se contente pas de cet écrin de toute beauté et cherche à donner davantage de profondeur au livret, en cherchant à le faire résonner avec l’actualité contemporaine – ici une mise en abyme sur la prise de rôle des étudiants du Conservatoire pour cette Chauve-Souris. D’emblée, tout en réduisant les dialogues au minimum, elle cherche ainsi à mettre le récit à distance, en rappelant les artifices du théâtre et du jeu sur les apparences, propre à la mascarade. Pour autant, cette idée apporte une certaine confusion dans le récit, où l’on peine à distinguer les différents rôles de ce jeu de dupe, notamment le rapport dominant-dominé très présent dans le livret.



Florent Coudeyrat

 

 

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