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L’autre révolutionnaire (1)

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
02/26/2022 -  et 25 février 2022 (Liège)
Dimitri Chostakovitch: Katerina Ismaïlova, Ssuite, opus 114a – Symphonie n° 15, opus 141
Modest Moussorgski: Chants et danses de la mort (orchestration Chostakovitch)

Evgeny Nikitin (basse)
Orchestre philharmonique royal de Liège, Marko Letonja (direction)


M. Letonja


Bozar et l’Orchestre national de Belgique ont organisé durant le dernier week‑end de février, du 25 au 27, un festival consacré à Chostakovitch, « Shostakovich Festival : The Other Revolutionary », avec trois concerts symphoniques, un concert de musique de chambre, un récital de piano et deux conférences. Après la formation nationale, le 25, dans le Premier Concerto pour piano, trompette et cordes, avec Lucas Debargue et Leo Wouters, et la Treizième Symphonie « Babi Yar », avec la basse Mikhaïl Petrenko et le Chœur Octopus, l’Orchestre philharmonique royal de Liège figure à l’affiche le lendemain, avec un programme qui commence fort. La Suite de Katerina Ismaïlova (1962), version remaniée et édulcorée de Lady Macbeth du district de Mtsensk, contient, en effet, des extraits particulièrement énergiques. Sous la direction inspirante et consciencieuse de Marko Letonja, les musiciens excellent, tant dans les passages éclatants que lyriques.


La première partie se poursuit dans un registre différent avec les Chants et danses de la mort (1875-1877) de Moussorgski dans l’orchestration (1962) de Chostakovitch. Dans ce cycle sombre et imagé, Evgeny Nikitin captive immédiatement par le timbre, bien que celui-ci demeure peu profond dans le bas du registre. Ce chanteur à la forte présence réussit à colorer la voix et à varier l’intonation pour restituer les différentes atmosphères de ces quatre mélodies, exprimées, voire incarnées, de façon évocatrice et vivante. Capable de noirceur, mais aussi d’émotion, il excelle dans le récit, sans défaut d’engagement théâtral, ni de qualité de phrasé, ferme et nuancé. L’attention se porte donc naturellement sur lui, mais l’accompagnement bien ajusté de l’orchestre séduit également, en particulier grâce aux magnifiques sonorités.


Le niveau instrumental hisse cet orchestre parmi les meilleurs actuellement, ce que confirme une Quinzième Symphonie (1971) toute en profondeur et en détails. Cette œuvre tardive et difficile à appréhender comporte peu de moments puissants et fulgurants, comme dans la Onzième Symphonie programmée le lendemain. L’écoute nécessite une certaine concentration, récompensée toutefois par la direction de Marko Letonja, à la dynamique minutieuse et à la mise en place millimétrée. A la forte cohésion de l’orchestre s’ajoutent la finesse des jeux de timbres, la souplesse des cordes et le répondant des bois, tous réellement excellents, de même que les percussions. L’orchestre n’opte pas pour la facilité en retenant cette symphonie moins facile d’accès que la Cinquième ou la Dixième, mais le choix des trois symphonies au programme durant ces trois jours constitue, avec l’excellente réputation des solistes invités, probablement le principal intérêt de ce festival.


Le site de l’Orchestre philharmonique royal de Liège



Sébastien Foucart

 

 

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