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Premières incursions réussies

Lyon
Opéra
02/13/2022 -  
Richard Strauss : Métamorphoses
Richard Wagner : Tristan und Isolde (acte II)

Michael Spyres (Tristan), Ausrinė Stundytė (Isolde), Tanja Ariane Baumgartner (Brangäne), Stefan Cerny (Le Roi Marke), Lukas Zeman (Kurwenal), Rupert Charlesworth (Melot)
Orchestre de l’Opéra national de Lyon, Daniele Rustioni (direction)


(© Emmanuel Andrieu)


Il est toujours frustrant de voir un opéra « saucissonné » (quand bien même à Lyon), et c’est ce qui est arrivé à notre opéra préféré, Tristan et Isolde, à l’Opéra national de Lyon, avec le seul acte II proposé. Mais Michael Spyres, pour qui c’était une prise de rôle et surtout pour qui le spectacle a été mis à l’affiche, aurait‑il pu chanter l’ouvrage en entier, surtout l’impossible troisième acte ? Il nous est permis d’en douter vu les signes de fatigue que le baryténor australien accuse déjà à la fin du plus long duo d’amour de l’histoire lyrique. Et si, par ailleurs, il est parfois couvert par l’orchestre, il n’en est pas moins l’un des plus beaux Tristan que nous ayons entendu : beauté du timbre, diction exemplaire, intelligence musicale inouïe, science des nuances, il possède tout ! De son côté, Ausrinė Stundytė possède également tous les atouts d’une grande Isolde, sauf peut‑être la chaleur du timbre, qui fait défaut dans le deuxième acte où on attend la sensualité de la femme amoureuse. Pour le reste, quelle vaillance dans l’aigu, et quelle actrice – qui toise du regard le public autant que ses partenaires : effet garanti !


La mezzo allemande Tanja Ariane Baumgartner se révèle également une solide Brangäne. Bien timbrée, la voix fait montre d’une puissance et d’une projection impressionnantes, mais là aussi on aurait souhaité plus de sensualité dans les fameux « appels de la nuit ». Le roi Marke est confié à la basse autrichienne Stefan Cerny, dont l’intense monologue est sans nul doute le moment le plus fort de la soirée, car l’on ne sait où donner de l’oreille et qu’admirer le plus chez ce chanteur : la musicalité profonde, la noblesse des accents, la clarté de la diction ou le prodigieux phrasé, dignes des plus grands Liedersänger. Enfin, dans les rôles secondaires, et pour le peu qui leur est confié, Rupert Charlesworth (Melot) et Lukas Zeman (Kurwenal) se montrent fort corrects.


Signalons qu’une première partie avait été consacrée aux sublimes Métamorphoses de Richard Strauss, dans lesquelles, comme pour le deuxième acte de Tristan, on goûte au soyeux pour ne pas dire à la somptuosité des cordes. A la tête de la phalange lyonnaise, Daniele Rustioni convainc pour ce qui est sa première incursion dans le répertoire wagnérien, pour l’ivresse sonore qu’il parvient à tirer de sa phalange, et l’on ne peut qu’espérer de le voir diriger à l’avenir un opéra complet du maître de Bayreuth !



Emmanuel Andrieu

 

 

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